Vous êtes ici
Accueil > Magazine > Edito > L’Afrique traine le pas de la révolution numérique

L’Afrique traine le pas de la révolution numérique

La révolution numérique est le passage des technologies électroniques mécaniques et analogiques aux technologies électroniques numériques, lequel a provoqué l’essor des techniques numériques comme l’informatique et le développement du réseau Internet. Pour ce qui est de l’internet, c’est un ensemble de réseaux interconnectés qui permet à des ordinateurs et à des serveurs de communiquer efficacement au moyen d’un protocole de communication commun. Beaucoup d’experts pensent que cet outil peut être l’un des moteurs de croissance de l’Afrique, car son potentiel favorise à la fois le développement économique et le développement social. Mais malheureusement il reste très inexploité sur le continent noir.

Les chiffres publiés sur le développement de l’Internet en Afrique sont d’ailleurs peu reluisants. En effet, lors de la deuxième édition du WMC Africa, présenté comme le plus grand et le plus influent évènement de connectivité du continent africain, qui a rassemblé du 17 au 19 octobre 2023 à Kigali au Rwanda, de puissants innovateurs et dirigeants politiques issus des quatre coins de l’Afrique, l’on a appris que l’Afrique subsaharienne s’avère être la région la plus affectée par le déficit d’accès à l’internet avec plus de 180 millions de personnes qui vivent dans une zone sans couverture internet, soit 15% de la population.

Et ce n’est pas tout ! Quand bien même l’Internet est disponible, 59% d’utilisateurs africains vivant dans des zones connectées n’ont pas accès à cette technologie pour diverses raisons : faible pouvoir d’achat ; coût élevé de la connexion ; déficit énergétique ; absence d’outils internet (Smartphones, ordinateurs, tablettes…). Alex Sinclair, directeur de la technologie à la Gsma, avait d’ailleurs précisé lors de la publication de ce rapport que : «les deux plus grands problèmes sont que ces communautés non connectées vivent principalement dans des zones rurales, pauvres et peu peuplées, ce qui les rend plus difficiles à atteindre. Parallèlement aux défis de couverture que le secteur mobile cherche à relever, l’accessibilité financière reste un problème majeur. Cela signifie que 680 millions de personnes en Afrique subsaharienne, vivant dans des zones disposant d’une couverture mobile, n’y sont pas connectées ».

Pourtant, les dirigeants africains sont conscients du rôle important du numérique et notamment de l’Internet dans le développement de leurs nations respectives. Mais beaucoup préfèrent orienter leurs efforts sur des domaines moins porteurs mais qui leur procurent des gains personnels. Conséquence, l’Afrique risque de rater le train de la révolution numérique, comme elle avait déjà loupé les deux grandes révolutions précédentes (agricole et industrielle). A ce manque de prise de conscience des dirigeants africains, il faut ajouter la cession de notre indépendance numérique aux étrangers. Le grand risque que l’Afrique coure sur le développement du numérique est le stockage de nos informations dans les serveurs extérieurs. Des informations aussi sensibles et cruciales sur le développement humain et matériel de nos pays ne sauraient être hébergées éternellement chez des Occidentaux qui ne se développent qu’en privant les noirs du développement. De grâce, les informations sur la population actuelle leurs sont déjà livrées, mais il est impératif que nous préservions les données des générations futures en nous dotant des serveurs propres.

Néanmoins, il n’est pas encore trop tard pour rattraper le retard accusé sur l’Internet si nous voulons. L’engouement est effectif, car malgré le peu d’équipements, le nombre d’utilisateurs n’a cessé d’augmenter sur l’ensemble du continent durant ces dernières années.

Laisser un commentaire

Top