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Les retombées du Sommet des trois bassins forestiers tropicaux

L’évènement qui a réuni pas moins de 3000 personnes dont une dizaine de chef d’Etat à Brazzaville au Congo, a accouché de la première coalition mondiale pour la restauration de 350millions d’hectares d’écosystèmes terrestres et aquatiques.

La ville de Brazzaville au Congo a abrité du 26 au 28 octobre 2023, le deuxième Sommet des trois bassins forestiers tropicaux du monde (Amazonie, Bornéo-Mékong, Congo). L’évènement a réuni pas moins 3 000 personnes dont des représentants d’organisations internationales et d’Organisation non gouvernementales (ONG), des membres de la société civile et de la communauté scientifiques, des chercheurs, des environnementalistes, des populations autochtones, mais aussi et surtout, la présence très remarquée de près d’une quinzaine de chef d’Etat. Parmi ces dirigeants ont peut citer Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo, William Ruto du Kenya, Faustin-Archange Touadéra de la République centrafricaine (RCA), Brice Clotaire Oligui Nguema du Gabon, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de la Guinée équatoriale, Umaro Sissoco Embaló de la Guinée Bissau, Nana Akufo-Addo du Ghana et Azali Assoumani des Comores. A noter que les présidents brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et français Emmanuel Macron, ainsi que le Secrétaire général de l’Organisation des nations unies (ONU), António Guterres, ont participé au sommet par visioconférence.

Compte tenu du fait qu’ils abritent à eux seuls 1,5 milliard d’habitants de la planète, 80% des forêts tropicales du monde, 80.000 espèces de plantes, 3.000 espèces d’oiseaux, 4000 espèces de poissons et 500 espèces de mammifères, les bassins de l’Amazonie, de Bornéo-Mékong et du Congo occupent une place primordiale dans la survie et le développement du globe terrestre. Ainsi, après une première édition en 2011 où les participants avaient promis de coopérer pour lutter contre la déforestation et d’aller vers un front commun lors des négociations sur le climat, ce deuxième Sommet des trois bassins forestiers tropicaux a cette fois donné l’occasion de mettre en œuvre, dans le cadre de la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes, la première coalition mondiale pour la restauration de 350 millions d’hectares d’écosystèmes terrestres et aquatiques.

SEPT PRINCIPAUX ENGAGEMENTS

Ainsi, à l’issue des travaux, sept principaux engagements importants ont été pris dans le cadre de la déclaration commune adoptée. Le premier engagement vise à reconnaitre l’utilité́ d’une coopération renforcée entre les trois bassins. Le second consiste à reconnaitre la gestion souveraine de la biodiversité́, des forets et des ressources associées des pays qui composent les trois bassins, sans préjudice de l’ouverture à recevoir une coopération extérieure dans les enjeux prioritaires qu’ils définissent en cette qualité́ ou d’un commun accord au niveau régional et/ou des trois bassins. Concernant la troisième promesse, il est question de développer ensemble des solutions ad hoc sur les plans institutionnel, diplomatique juridique, scientifique, technique et technologique, adaptées aux défis spécifiques de chaque Etat et de chaque bassin, tandis que la quatrième appelle à mutualiser et capitaliser sur les connaissances, les expériences, les ressources et les acquis existants dans chacun des bassins.

Pour le reste, le cinquième engament vise à associer, dans une logique inclusive, l’ensemble des Etats et autorités nationales, incluant les peuples autochtones, les jeunes, les femmes, la société civile, les organisations non gouvernementales, les milieux universitaires et de recherche, les collectivités locales et le secteur privé, alors que le sixième consiste à encourager la mobilisation financière et le développement de mécanismes de financement traditionnels et innovants et enfin le dernier appelle à instaurer un système de rémunération pérenne des services écosystémiques rendus par les trois bassins.

RENFORCER LES MÉCANISMES DE PROTECTION DU CLIMAT

En clôturant ce sommet, le président congolais Denis Sassou N’Guesso, hôte de l’évènement, a rappelé la nécessité de renforcer les mécanismes de protection du climat, étant donné que le défi climatique figure parmi les menaces les plus inquiétantes de la planète au regard de ses nombreuses conséquences dans le monde en général et en particulier en Afrique, où les pays accusent certaines faiblesses en matière de développement. « A l’horizon 2050, la population de l’Afrique devrait atteindre 2 milliards d’habitants, majoritairement jeunes, ce qui nécessitera une nourriture suffisante et de qualité », a déclaré Denis Sassou N’Guesso. Et d’ajouter : « Seule une agriculture performante permettra à notre continent de faire face à ses besoins alimentaires. A l’évidence, le changement climatique est en mesure de compromettre les performances agricoles, du fait des perturbations de la pluviométrie ».

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