La 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) s’est ouverte le 13 janvier dernier au stade Alassane Ouattara d’Abidjan par une première rencontre sportive opposant le Côte d’Ivoire, pays hôte, à la modeste équipe de Guinée Bissau. Au-delà de l’effervescence populaire et des grands moments de divertissements que nous offre cette grand-messe du football africain pendant pratiquement un mois, l’enjeu financier s’avère énorme pour les 32 nations qualifiées.
En effet, dans un communiqué publié le 4 janvier 2024, la Confédération africaine de football (CAF) a annoncé que la prime reversée au vainqueur de la compétition, va connaitre une augmentation substantielle de 40% par rapport à l’édition précédente organisée il y a deux ans par le Cameroun. L’équipe championne percevra ainsi un montant record de 6,5 millions d’euros (4,2 milliards de Fcfa), soit pratiquement le double des 2,5 milliards de Fcfa qu’avait perçu le Sénégal, détenteur du trophée. La cagnotte de l’équipe finaliste ne sera pas elle aussi négligeable puisque le vice-champion s’en tirera au soir du 11 février avec une belle enveloppe de 3,6 millions d’euros (2,3 milliards de Fcfa) contre 2,3 millions d’euros (2,1 milliards de Fcfa) pour les demi-finalistes et 852,7 millions de Fcfa pour les équipes qui verront leur parcours s’arrêter en quart de finales.
Si la CAF à travers son président justifie cette hausse vertigineuse du montant des primes en indiquant qu’une « partie de ce montant contribuera au développement du football et profitera à toutes les parties prenantes du football », il n’en demeure pas moins que le football représente de plus en plus un gros business avec de grands enjeux financiers à la clé.
En Coupe du monde par exemple, la manne financière est encore plus importante. A titre d’exemple, chacune des 32 équipes ayant pris part en fin 2022 au Mondial qatari avait emmagasiné la mirobolante somme de 7,8 milliards de Fcfa. D’après la Fédération internationale de football association (Fifa), cette somme avait été versée en deux tranches, soit un peu moins du quart (environ deux milliards de Fcfa) attribué à chaque sélection pour sa préparation du mondial, et le reste en cas d’élimination dès le premier tour. En plus de la prime de participation, l’Argentine est ainsi repartie avec une cagnotte de près 40 millions d’euros (26,2 milliards de Fcfa) en tant que vainqueur. Lors du Mondial russe en 2018, la France qui avait gagné le tournoi, avait pu empocher quant à elle la mirobolante somme de 38 millions de dollars (22,3 milliards de Fcfa). De quoi susciter une grande motivation auprès des athlètes sur le terrain.
A côté, la Côte d’Ivoire en tant que pays organisateur pourra également tirer des bénéfices de la CAN. Selon les spécialistes de l’économie du sport, le pays devrait engranger plusieurs milliards de francs Cfa pendant et après le tournoi à travers les droits de diffusion TV, les ventes de tickets d’entrée dans les stades, des retombées économiques attendues dans les secteurs du tourisme et de l’hôtellerie, sans oublier la mise en œuvre des projets de restructuration ainsi que des partenariats internationaux.
