Vous êtes ici
Accueil > Fenêtre > Quelles mesures pour accompagner la hausse des prix carburant ?

Quelles mesures pour accompagner la hausse des prix carburant ?

Annoncée par le chef de l’Etat Paul Biya le 31 décembre dernier dans son discours de fin d’année, longtemps redoutée par les populations, la nouvelle hausse des prix du carburant à la pompe est effective depuis le samedi 3 février 2024. Le litre du super s’acquiert désormais à 840 Fcfa contre 730 Fcfa auparavant, soit une progression de 110 Fcfa, tandis que celui du gasoil coûte à pré- sent 828 Fcfa contre 720 Fcfa par le passé, ce qui équivaut à une augmentation de 108 Fcfa. Dans l’ensemble, il s’agit d’une hausse de 14% en valeur relative pour les deux produits pétroliers. Un réajustement des prix que le gouvernement, à travers le Secrétaire général des services du Premier ministre (Sgpm), justifie par « la nécessité de résorber les contraintes budgétaires croissantes auxquelles l’Etat est confronté, et d’éviter les tensions dans l’approvisionnement du marché national en produits pétroliers ».

Fort heureusement, il n’y a pas eu une hausse généralisée des prix de tous les produits pétroliers comme annoncé par certains médias et même à travers les réseaux sociaux. Les Camerounais ont ainsi pu pousser un ouf de soulagement avec le maintien des prix du pétrole lampant et du gaz domestique, respectivement à 350 Fcfa le litre à la pompe et à 6.500 Fcfa la bouteille classique de 12,5 Kg. Mais malgré cela, rien ne sera pour autant facile pour les populations qui trinquent la vie dure depuis plusieurs années déjà. Et ce, même si le gouvernement a évoqué par la même occasion « la mise en œuvre à brève échéance », d’un certain nombre de mesures d’accompagnement allant de la revalorisation des revenus des agents publics à hauteur de 5% du salaire de base, à l’allègement de certaines charges fiscales et douanières dans le secteur du transport routier, en passant par l’ouverture du dialogue avec le secteur privé sur le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) ainsi que sur les questions connexes.

Mais ces mesures seront-elles suffisantes pour permettre au bas peuple de tenir le choc face à l’inflation généralisée qui s’annonce ? Rien n’est moins sûr. En effet, si dans le secteur public les travailleurs peuvent être certains d’obtenir la revalorisation salariale annoncée, ce n’est pas le cas dans le secteur privé où avoir un salaire régulier dans certaines entreprises relève déjà du miracle. A côté, bon nombre de patrons ne tiennent pas compte du montant du Smig quand il s’agit de rémunérer leurs employés. Et qu’en sera-t-il alors des travailleurs de l’informel ?

Or avec cette nouvelle hausse des prix du carburant, il faut s’attendre à une augmentation généralisée des cours du transport (urbain et interurbain) dans le pays. A titre d’exemple, dès les premières heures de la matinée de samedi dernier, de nombreux taximen n’ont pas attendu pour rehausser le coût du transport de 50 voire 100 Fcfa en toute illégalité. Il est également clair qu’à la suite du transport, les prix des denrées alimentaires, notamment les vivres en provenance des zones rurales, vont aussi connaitre une hausse dans les marchés. Conséquence, il faudra davantage délier les bourses dans les ménages pour faire bouillir la marmite au risque de mourir de faim.

Laisser un commentaire

Top