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Le gouvernement de la Beac au complet

Les deux posts vacants ont été pourvus le 9 février dernier dans la capitale centrafricaine, par les chefs d’Etat de la Cemac au cours d’une session extraordinaire de leur Conférence.

Après un mandat de sept années en qualité de gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), Abbas Mahamat Tolli cède son fauteuil à Yvon Sana Bangui de nationalité centrafricaine par respect du principe de la rotation institué en 2010. Ainsi en ont décidé les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) réunis le 9 février 2024 à Bangui en République Centrafricaine (RCA) en session extraordinaire présidée par le Pr Faustin Archange Touadéra, président en exercice de la conférence des chefs d’Etat de la Cemac. Ont acté cette nomination outre le président centrafricain ci-dessus cité, Denis Sassou Nguesso, président du Congo, Mahamat Idriss Deby Itno, président du Tchad, Brice Clotaire Oligui Nguema, chef de l’Etat gabonais, Ferdinand Ngoh Ngoh, représentant du président camerounais, Paul Biya, Lucas Abaga Nchama, ministre équatoguinéen chargé de l’Intégration sous régionale, représentant le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo empêché et Baltasar Engonga Edjo’o, président de la Commission de la Cemac. Avant sa nomination, il était depuis 2021, directeur central de la comptabilité, du budget et du contrôle de gestion à la Beac.

D’autre part, la Conférence des chefs d’Etat a également procédé à la désignation de Mahamat Djibrine Souleyman présenté par la République du Tchad comme directeur général des Etudes, finances et relations internationales (Dgefri) à la Beac. Il remplace officiellement l’Equato-guinéen Yvan Bacale Ebe Molina qui a occupé cette fonction pendant 6 ans. Entretemps, « la conférence a toutefois décidé de surseoir à la nomination du secrétaire général de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) », lit-on du communiqué final de la session signé par Pr Faustin Archange Touadéra et dont LFA a obtenu copie. En attendant, c’est la Centrafrique qui continue à assurer ce poste en dépit du principe de non cumul de responsabilités à la tête des institutions de la Cemac par un même pays, apprend-t-on de la présidence de la République du Tchad. Selon elle, il a été recommandé au président de la Cobac qui est de par les statuts, le gouverneur de la Beac, « présenter à la conférence des chefs d’Etat de la Cemac dans un meilleur délai, un rapport motivé et détaillé pour décision », indique-t-elle.

La FEUiLLE DE ROUtE DU NOUvEaU gOUvERNEmENt

Le nouveau promu prend les rênes d’une institution très attendue sur le front de la lutte contre l’inflation et le développement économique des Etats de la sous-région. Par conséquent, il est attendu de lui, la poursuite des initiatives impulsées par son prédécesseur notamment en ce qui concerne le maintien de la parité du Fcfa par rapport à l’euro, en évitant le spectre de la dévaluation de la monnaie commune aux Etats de la Cemac et de la zone franc, ainsi que le maintien de la stabilité monétaire et financier grâce à de réformes structurantes.

DES avaNcéES NOtOiRES

Présentant le bilan de son mandat, le gouverneur sortant a relevé « des avancées normatives substantielles dans les domaines financier et prudentiel ; la conclusion par tous les pays de la Cemac des programmes économiques et financiers avec le Fonds monétaire international (FMI), ainsi que l’organisation régulière des réunions tripartites entre les Etats, les institutions de la Cemac et les partenaires au développement », a-t-il énuméré.

Dans la même veine, on peut ajouter l’amélioration de la situation macroéconomique des pays de la sous-région avec le retour à une croissance positive de 2,2 % en 2023, après la récession de 1,4 % enregistrée en 2016. En outre, les déficits publics et extérieurs se sont considérablement réduits, et l’endettement est globalement maîtrisé, tandis que les réserves de change sont passées de 3111,49 milliards de Fcfa en 2016, à hauteur de 6 783,33 milliards Fcfa en 2023. Aussi, le niveau des réserves qui s’élevait à 2,4 en mois d’importations des biens et services à fin 2016, se situe à plus de 4 mois à fin 2023, tandis que le taux de couverture extérieure de la monnaie s’est accru de 59,1 % à plus de 71 % au cours de la même période. Dans ce chapitre, il convient de mettre à l’actif d’Abbas Mahamat Tolli, une meilleure transmission de la politique monétaire de la Beac, avec l’adoption du nouveau cadre stratégique, institutionnel et opérationnel de la politique monétaire, ainsi que la suppression du financement monétaire des déficits publics et l’adoption des mesures d’interventions exceptionnelles en situation de crises, comme ce fut le cas pour la pandémie de Covid-19 et la crise russo-ukrainienne. On note également la forte hausse du volume des transactions interbancaires estimé à 1 148,6 milliards de Fcfa en 2023, contre un milliard en 2016, entre autres.

L’héRitagE D’abbaS mahamat tOLLi

Dans le cadre des missions statutaires, les réformes menées par la Banque Centrale sous l’ère d’Abbas Mahamat Tolli, ont concerné la révision de la réglementation des changes et son application à tous les secteurs d’activités ; la révision du cadre juridique et statutaire de la Banque Centrale ; la modernisation des cadres stratégique et opérationnel de la politique monétaire, notamment à travers le réaménagement des règles, instruments et modalités d’intervention de la Beac ; la dynamisation du marché interbancaire à travers la modernisation de l’infrastructure des marchés, le renforcement de la transparence et le développement des instruments appropriés ; la redynamisation du marché des titres publics ; la suppression définitive des avances directes de la Beac aux Trésors publics des États membres ; la suppression du tri par Etat des billets, la définition d’une nouvelle méthodologie de détermination de la circulation fiduciaire des Etats de la Cemac et la mise en circulation d’une nouvelle gamme de billets ; ainsi que l’interopérabilité monétique intégrale des paiements électroniques. A cela s’ajoutent notamment, l’élaboration d’une stratégie régionale de l’inclusion financière ; la vulgarisation des centrales d’informations financières ; et la rationalisation des activités des Comités nationaux économiques et financiers (Cnef).

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