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La CUD sur le marché des titres de créances négociables

L’opération baptisée TCN 6,5% Net Bmtn CUD 2024-2028 présentée le 26 mars dernier à Douala vise à mobiliser 10 milliards de Fcfa pour le projet du Bus rapid Transit (BRT).

En quête de 10 milliards de Fcfa pour financer son projet du Bus Rapid Transit(BRT), la Communauté urbaine de Douala (CUD), a décidé de recourir au marché des titres de créances négociables de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). L’opération dénommée « TCN 6,5% NET Bmtn CUD 2024-2028 » présentée le 26 mars dernier dans la capitale économique camerounaise, consiste en l’émission de 10.000 bons à moyens termes négociables (Bmtn) rémunérés au taux de 6,50% pour une maturité de 4 ans. Elle est arrangée par un consortium de sociétés de bourses parmi lesquelles Upline securities Central Africa (Usca) filiale de la Bicec, Beko Capital, Elite Capital, et Fedhen Capital avec pour chefs de file Société Générale Capital Securities Central Africa (SG Capital Cemac) et Attijari Securities central Africa (Asca). La période des souscriptions auprès des banques et autres institutions financières, agréées en qualité de spécialistes de valeurs du trésor (SVT) s’étendait jusqu’au 31 mars 2024. Selon des sources bien introduites, ce délai pourrait être prorogé. Pour rassurer les souscripteurs, la Mairie de la ville de Douala brandit la lettre de confort du ministère des Finances. En outre, conformément au mécanisme de sécurisation des remboursements mis en place, la banque centrale jouit des prérogatives lui permettant de débiter le compte de cette collectivité territoriale décentralisée (CTD) dans ses livres afin d’alimenter mensuellement son compte séquestre à hauteur du 1/12 du montant de la prochaine échéance annuelle.

LEs contours du projEt Brt dE douaLa

Avec un coût réévalué (il passe désormais de 335,3 milliards de Fcfa à 328,1 milliards de Fcfa) à la suite du toilettage du fichier des populations impactées à indemniser, le projet BRTa obtenu 260,8 milliards de Fcfa du groupe de la Banque mondiale, soit près de 78% du coût global du projet alors estimé à 335,5 milliards de Fcfa. Grâce à cet exploit, Roger Mbassa Ndine, le maire de la ville de Douala a ressuscité un projet attendu depuis un peu plus d’une dizaine d’années. Le consortium brésilien constitué des entreprises Marco polo, Queiroz-Galvao et Logit, avait déjà émis le vœu de réaliser ce projet dans les villes de Douala et Yaoundé en 2014. Depuis lors, rien n’a véritablement bougé jusqu’à ce qu’arrive l’actuel édile en 2020. Ce projet qui vise à améliorer la fluidité tout en réduisant l’impact des moto-taxis, se décompose en deux principaux axes. Le premier partira du boulevard Leclerc au PK 14, tandis que le second va relier Ndokotti à Yassa.

La construction du réseau BRT va engloutir 291,9 milliards de Fcfa, soit 87% de l’enveloppe totale d’après une source médiatique. Il s’agira notamment d’après elle, de construire 28 km de voies dédiées aux bus entièrement séparées avec des échangeurs, 44 stations, quatre terminaux, des égouts, un système d’approvisionnement en eau, l’éclairage public ainsi que l’achat des bus et la mise en place d’un système de gestion du trafic. Le reste du financement sera consacré à l’aménagement urbain autour des stations BRT, au renforcement des capacités institutionnelles et professionnelles des opérateurs de transports publics existants, de même qu’à la gestion du projet. Ce projet pour lequel la Banque mondiale a dû revoir à la hausse ses engagements initiaux est d’un grand intérêt pour la mobilité dans la ville de Douala. Ceci, dans la mesure où « le réseau de bus est inefficace et représente moins de 1 % des déplacements », selon les analystes de cette institution de Bretton Woods cité par la même source. Une réalité qui, à en croire les mêmes sources, contraint les populations à se rabattre sur « la marche, les taxis ou les modes de transport informels tels que les mototaxis, qui restent considérés comme peu sûrs et onéreux », ajoutent-ils.

LE marché dEs tcn : fruit dE La réformE dE La poLitiquE monétairE dE La BEac

Dans le cadre de la conduite de la politique monétaire, afin de faire face aux difficultés économiques et financières auxquelles les économies de ses Etats membres sont confrontées depuis 2014, et pour renforcer les réserves extérieures de la sous-région, la Beac a procédé depuis mars 2017 à une réorientation de sa politique monétaire. Les mesures prises visent principalement cinq objectifs, à savoir réduire le volume de la liquidité banque centrale pour abaisser la pression sur les avoirs de réserve, redynamiser le marché interbancaire et optimiser la gestion de la liquidité, assurer un meilleur suivi des transferts sortants et de la position extérieure, réduire la perception du risque de crédit par l’amélioration de la qualité de l’information financière et promouvoir les marchés de capitaux, notamment ceux des titres de créances négociables (TCN) et des titres. Les principales actions mises en œuvre sont entre autres, la redynamisation du système bancaire à travers quatre séries de mesures engagées à l’instar du lancement effectif du marché des titres de créances négociables (TCN), la dynamisation du marché interbancaire à travers l’amélioration de l’infrastructure de marché et le renforcement de la transparence du compartiment interbancaire, le dé- ploiement du mécanisme de la pension-livrée, et l’adoption d’un cadre d’assistance de liquidité d’urgence. A cela s’est ajouté le développement du système financier à travers l’entrée en production au courant du second semestre 2018 de la Centrale des bilans, la refonte de la Centrale des risques bancaires lancée en 2017 et qui aboutira en 2019.

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