Au cours d’un roadshow le 9 avril 2024 à Douala, le ministre centrafricain des Finances et du Budget, Hervé Ndoba, a présenté la stratégie de financement de l’économie de son pays.
Présent à Douala le 9 avril 2024 au cours d’un roadshow, le ministre centrafricain des Finances et du Budget, Hervé Ndoba, a officiellement présenté la stratégie de mobilisation des fonds nécessaires au développement économique de son pays. Devant les représentants des banques et établissements financiers de la Cemac agréés en qualité de spécialistes en valeurs du Trésor (SVT), le membre du gouvernement a indiqué que la République centrafricaine (RCA) cherche à mobiliser 200 milliards de Fcfa cette année auprès des investisseurs de la sous-région. Dans les détails, 100 milliards de Fcfa de cette enveloppe sur le marché des valeurs du Trésor à travers des émissions des Obligations du Trésor assimilables (OTA) et des Bons du Trésor assimilables (BTA). Le pays en a déjà obtenu 19,84 milliards de Fcfa au premier trimestre de l’année en cours, et vise 50 milliards de Fcfa à la fin du second.
D’autre part, il prévoit lever 100 milliards de Fcfa sur le marché financier en 2024. En clair, Bangui s’apprête à lancer son tout premier emprunt obligataire dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). En attendant l’aval de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), le pays met en avant sa note souveraine de BB+ long terme et B court terme en monnaie locale obtenue de l’agence de notation financière Bloomfield Investment Corporation, le 5 avril dernier. Un argument sur lequel l’argentier centrafricain s’appuie pour rassurer les investisseurs. « Ce qui est important, c’est qu’à partir du moment où nous avons mis toutes nos informations sur la table, en réalité, nous devenons intéressants pour tous les investisseurs. Lorsque vous venez prêter de l’argent à un tiers, l’un des éléments fondamentaux dans la prise de décision de l’investisseur de pouvoir aller de l’avant et mettre de l’argent, c’est d’avoir à sa disposition l’ensemble des informations », explique Hervé Ndoba.
La NotatioN FiNaNCièrE CommE atoUt maJEUr DE La rCa
Pour l’expert Stanislas Zeze, président de l’agence de notation susmentionnée, lanote à long terme BB+ et la note à court terme B attribuées à ce pays va permettre non seulement au gouvernement de transformer les faiblesses en opportunité mais constituent pour les investisseurs une source importante d’informations ou d’appréciation des risques sur lesquelles ils peuvent baser leurs décisions d’investissement. L’intérêt de la notation réside dans le fait qu’elle guide les stratégies des investisseurs.« L’objectif de la notation financière, c’est d’évaluer la qualité du crédit et la notation financière est différente de la cartographie des risques qui est un rapport pays qui établit justement la cartographie des risques pour ceux qui veulent investir directement », nuance-t-il. Par conséquent, « le gouvernement centrafricain par cette notation financière, a décidé d’avoir sa carte d’identité de crédit. Au regard de celle-ci, on regarde si vous pouvez avoir accès au crédit en fonction de ce qu’il y a sur votre carte d’identité. Entrer dans cette logique de notation financière, c’est entrer dans une offre de marché. Cela veut dire que progressivement, la RCA ne sera plus soumise aux conditions de prêt bilatéral si elle arrive à établir sa confiance sur le marché », conclut-il. Les fonds recherchés seront destinés à couvrir les besoins d’investissement courant de l’Eìtat, l’apurement d’une partie de la dette intérieure, ainsi que le financement de certains projets contenus dans le Plan national de développement.
