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Le Salon Osiane promeut le progrès technologique au service du développement

Cette rencontre internationale de la technologie et de l’innovation de l’Afrique centrale s’est déroulée du 23 au 26 avril 2024 à Brazzaville au Congo.

La 8ème édition du Salon international de la technologie et de l’innovation de l’Afrique centrale (Osiane) s’est tenue du 23 au 26 avril 2024 à Brazzaville au Congo. L’évènement baptisé « Kolonga » et placé sous le thème : « Le numérique, accélérateur de performances », visait à promouvoir le progrès technologique au service du développement durable pour créer un univers numérique, performant, respectueux et sécurisé. « Il est essentiel de relever les défis de la transformation numérique de nos administrations, d’améliorer l’accessibilité et l’efficacité du service public pour les citoyens, et de renforcer leur participation. Le déploiement des infrastructures numériques ne serait pas suffisant s’il n’était pas accompagné de la formation des usagers et de la protection des données à caractère personnel. Tous ces éléments combinés assurent la réussite de la transition vers une administration publique plus digitale et accessible », a déclaré à cet effet le ministre congolais des postes, des télécommunications et de l’économie numérique, Léon Juste Ibombo.

Organisée par l’Ong Promotion, ré- flexion et analyse sur les techniques d’information et de la communication (Pratic), en partenariat avec l’Agence de régulation des postes et communications électroniques (Arpce), Osiane 2024 visait entre autres, à fédérer autour des acteurs économiques de l’Afrique centrale pour aborder les principales problématiques de la transformation numérique, à vulgariser les technologies dans les domaines de cybercriminalité, et à mettre en lumière les usages massifs et de qualité suscités par l’innovation technologique. Le forum a en outre mis l’accent sur les métiers numériques aux Petites et moyennes entreprises (Pme), tout en traitant de plusieurs thématiques parmi lesquelles, « Les défis et enjeux de l’entreprenariat » ; « Les politiques sous régionales dans les secteurs du numérique, télécom, technologique et de l’innovation de nos jours » ainsi que « La transformation numérique à l’ère de l’Intelligence artificielle ».

Durant quatre jours, plusieurs activités étaient au rendez-vous, notamment des tribunes, des conférences, des ateliers, des formations et des expositions. L’un des temps temps forts de cette édition aura été le challenge startup Bassin du Congo qui a révélé l’ingéniosité et l’innovation des inventeurs de la sous-région.

IntervIew

Valentin Mbozo’o, directeur général du Groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale (Gimac)
« Le Gimac va lancer 17 nouveaux services financiers »

Dans cette interview accordée à Brazzaville au quotidien Les Dépêches de Brazzaville en marge de la 8ème édition du Salon des technologies innovantes en Afrique centrale (Osiane), le patron du Gimac revient sur les progrès réalisés en matière d’inclusion financière en Afrique centrale et les innovations futures de l’institution dont il a la charge.

Monsieur le Directeur général du Gimac, pouvons-nous connaître les principales missions du Gimac ?

Le Gimac a une mission principale, l’inclusion financière au sein de la Communauté économique et monétaire de l‘Afrique centrale (Cémac). L’inclusion financière se décline en plusieurs services qui facilitent la mobilité, la mise à disposition de solutions facilitatrices d’opérations financières pour étoffer les offres des différents acteurs financiers afin d’améliorer le quotidien de la population de la sous-région à travers l’interopérabilité. Depuis janvier 2015, par exemple, la carte Gimac est opérationnelle dans la sous-région, dans les cinquante-trois banques et les quatorze établissements de microfinance interconnectés via la plateforme Gimacpay.

Le Gimac dispose-t-il des outils performants pour assurer l’interopérabilité entre les opérateurs de paiement ?

Effectivement, le Gimac dispose des outils appropriés pour assurer l’interopérabilité à partir de sa plateforme appelée Gimacpay. Il s’agit d’un concentré de technologies sous forme de plusieurs sous-systèmes. Il y a le sous-système interopérabilité relatif aux services de la carte, le sous-système interopérabilité dédié aux solutions mobiles, le sous-système de transferts et celui d’hébergement des opérateurs qui n’ont pas suffisamment de moyens pour faire de la monétique. La plateforme relie les banques, établissements de microfinance, établissements de paiement, opérateurs de transfert d’argent et bientôt de la Banque des États de l’Afrique centrale et des Trésors publics, des services innovants.

A ce jour, quels sont les différents services qu’offre le Gimac ?

Au plan sous-régional, le Gimac offre plusieurs services tels que la carte interbancaire qui permet d’effectuer des retraits dans plus de3000 Guichets automatiques de banques ; mais aussi de paiement sur les terminaux de paiements électroniques. Ceci est valable pour la carte Gimac, mais également pour les cartes internationales(Visa, MasterCard et UPI) émises par les banques de la Cemac. Ces services sont dans toutes les banques de la sous-région et dans les quatorze établissements de microfinance qui participent au Gimac. Quant aux services mobiles, ils permettent les transferts de fonds et les paiements à partir des comptes bancaires ou des comptes de paiement. Le Gimacpay permet à l’utilisateur de transférer de l’argent d’un compte bancaire vers un compte virtuel mobile et vice versa, faire de retrait sans carte, faire l’achat de crédit et le paiement de facture.

L’écosystème Gimacpay représente plus de 3,2 millions de cartes Gimac et internationales, plus de 37 millions de portemonnaies électroniques mobiles, plus de 2 millions de porte-monnaies électroniques bancaires. A cela s’ajoutent plus de 2000 guichets de distributeurs de billets et plus de 4 000 terminaux de paiement électronique. Cette année, nous allons déployer dix-sept nouveaux services financiers qui vont venir étoffer l’écosystème. Les services vont aller du QR Code, QR IBAN, Gimac IBAN, à bien d’autres produits.

Votre plateforme a mis à la disposition des utilisateurs la carte interbancaire. Comment fonctionne-t-elle ?

La carte Gimac peut être sollicitée auprès de soixante-dix participants qui sont les banques et établissements de microfinance connectés au Gimac. Elle est facilement utilisée au niveau des distributeurs automatiques ou des terminaux de paiement électronique que les participants installent ou déploient auprès des commerçants. Cela est valable pour les quatre types de produits : carte retrait, carte classique, carte électron et carte pré-payée.

Quel est le niveau de l’inclusion financière dans la zone Cémac depuis l’entrée en service du Gimac ?

Le Gimac a contribué énormément à l’inclusion financière dans l’espace Cémac. Figurez-vous, que vous soyez à Brazzaville ou ailleurs, vous pouvez maintenant envoyer l’argent à tout moment dans les autres pays de la Cémac, au Cameroun, au Tchad, en Centrafrique, au Gabon, en Guinée équatoriale. Le mobile banking est accessible à tous les citoyens. Je rappelle que la plateforme Gimacpay a été désignée l’année passée, en novembre, par la Banque mondiale, la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, la Fondation Bill Gates, la Fondation Rockefeller, comme étant l’unique plateforme sous-régionale africaine qui soit aux standards internationaux pour ce qui est des paiements instantanés et de l’inclusion financière.

Avez-vous un dernier message à l’endroit des utilisateurs de la sous-région ?

Cette plateforme est à vous. C’est une fierté que des Africains du centre aient pu développer une telle initiative qui permet une très grande mobilité financière, l’accentuation du commerce, l’intégration sous-régionale, l‘inclusion financière jusqu’au fin fond des petits coins de l’espace communautaire.

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