Le processus d’actualisation de ce nouveau document a été lancé la semaine dernière au cours d’un atelier présidé par le ministre des Finances.
L’inclusion financière n’est pas encore la chose la mieux partagée au Cameroun. Afin d’améliorer le taux de bancarisation, le ministère des Finances en partenariat avec le Programme des nations unies pour le développement (Pnud), vient de lancer le processus d’actualisation de la Stratégie nationale de la finance inclusive. « La question de la finance inclusive est extrêmement importante pour le développement économique et social du pays. En Afrique, seulement 20% des ménages ont accès à la finance inclusive et au Cameroun, seulement 10% de la population ont accès à ces services. On a vu aussi qu’avec le Covid-19, l’impact social et économique a été très fort, notamment dans les milieux ruraux et sur les ménages. Donc, augmenter la bancarisation des populations, c’est quelque chose de très important pour les rendre plus résilientes aux chocs », a expliqué Jean Luc Stalon, représentant résident du Pnud. Abondant dans le même sens, le ministre des Finances pense qu’il est indispensable d’intensifier ses actions pour combler les disparités entre le milieu urbain et le milieu rural, réduire les écarts entre les riches et les personnes vulnérables, réduire les discriminations entre les jeunes et les seniors ainsi qu’entre hommes et femmes. « Nous devons également répondre efficacement à la problématique de financement des micros, petites et moyennes entreprises en mettant un accent particulier sur les formes de financement alternatifs », a encore précisé Louis Paul Motaze à l’ouverture des travaux de l’atelier.
Selon une étude “finscope” réalisée entre novembre et décembre 2017 sur un échantillon représentatif de 6826 individus dans les dix régions du pays, « presque 63 % de la population de 15 ans et plus ont accès aux services financiers, 49% des adultes sont formellement servis notamment par les banques et par les institutions financières ( non bancaires) ; 10% sont servis par les banques ; 48% utilisent les institutions financières non bancaires ; 36% utilisent seulement des mécanismes non formels pour gérer leur finances et 37% des personnes âgées de 15 ans et plus sont financièrement exclues », précise l’enquête. Par ailleurs, indique encore la même source, « les adultes qui sont financièrement exclus sont ceux qui n’ont pas ou n’utilisent aucun service ou produit financier en leur nom. Puisque 37% de tous les adultes du Cameroun sont financièrement exclus, ceci représente environ 5,25 millions d’adultes ».
Il est donc désormais question de trouver des voies et moyens pour accélérer la finance inclusive au Cameroun sur la période 2021-2025. C’est-à-dire adopter une politique financière qui inclut le plus grand nombre de la population active, et nécessaire dans la mesure où elle favorise la stabilité économique monétaire et financière.