Les acteurs du numérique recommandent aux entreprises féminins de miser sur une bonne stratégie digitale pour réussir et atteindre leurs cibles.

Comment optimiser sa performance digitale et ses résultats ? A cette question, Reine Essombadje, présidente de la Commission économique et numérique du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), répond qu’« il ne faut pas se lancer dans le numérique pour faire plaisir aux autres, il faut bien énumérer sa stratégie… ». La femme d’affaires s’exprimait ainsi lors du webinaire organisé le 25 novembre dernier par le Cameroon Women entrepreneurs network (Cwen) sur le thème : « l’entrepreneuriat féminin face aux défis de la digitalisation ».

Au Cameroun, les femmes s’investissent de plus en plus dans le digital. L’activité mis en exergue est le e-commerce. Le but, c’est de vendre au plus grand nombre. Malheureusement, certaines ne savent pas parfois comment communiquer efficacement sur leur produit. Sur ce, Reine Essombadje, recadre : « il ne faut pas communiquer pour communiquer. La communication doit viser une cible précise ». Promotrice de “Evolving Consulting” , elle n’a pas hésité au cours de cette conférence en ligne, de partager son savoir-faire et donner des orientations aux entrepreneures sur la méthodologie à suivre pour communiquer sur les réseaux sociaux et mieux vendre son image.

En sa qualité de directeur général de Producam SA, Paul Jeangille est intervenu sur la pertinence de la digitalisation des entreprises agro-industrielles. Pour ce professionnel du secteur, les entreprises locales, notamment agricoles, exploitent le numérique pour faire valoir leurs produits. Seulement, ces derniers sont heurtés à certains obstacles dont le déficit d’infrastructures. « L’accès au numérique en milieu rural est parfois complexe, pour tant bon nombre d’entrepreneurs agricoles y vivent. Et ceux-là ont besoin de visibilité pour communiquer sur leurs activités et le digital peut se présenter comme une véritable opportunité et à cet effet certains infrastructures s’imposent », fait savoir Paul Jeangille.

Ce qui est sûr, « l’avantage du numérique est établi. Il est clair qu’aujourd’hui on ne peut se passer du numérique. Sur les différentes plateformes sociales, des millions de personnes sont connectées et c’est une vaste niche à conquérir pour tous les entrepreneures évoluant dans divers secteurs d’activités », soutient Georges Meka Abessolo, directeur Afrique du Fonds d’investissement agricole. Pour ce dernier, « la politique de marketing digital doit d’abord commencer par votre étude de marché, et ce, peu importe dans le secteur d’activité dans lequel on évolue ».

En dépit des contraintes visibles dans le secteur, l’entrepreneur ne doit jamais cesser de communiquer. « Il faut améliorer l’image, améliorer la qualité de sa présentation, l’un des avantages du marketing digital c’est de ne jamais s’arrêter de présenter son produit », indique Georges Meka Abessolo. Sur ce, nombre d’entrepreneures locales l’ont bien compris, notamment, les membres du Cwen. Depuis 2015, cette organisation oeuvre pour la promotion de l’entrepreneuriat féminin. Elle a pour objectif d’offrir aux femmes entrepreneures et chefs d’entreprises du Cameroun, un réseau leur permettant d’assurer la croissance et la durabilité de leurs entreprises, et de créer de la richesse et des emplois. Le Cwen, apprend-on, contribue à l’autonomisation de la femme et de la jeune fille, les incite à investir massivement dans l’entrepreneuriat, les y accompagne et voir leurs structures grandir.

Linda Tsafack, entrepreneure
La présidente de la Commission events et networking du Cwen revient sur l’importance de la digitalisation.
« Pour une digitalisation positive, les femmes devraient avoir une bonne cible »

Quelles sont les attentes du Cwen à travers l’organisation de ce webinar sur l’entreprenariat féminin face aux défis de la digitalisation ?

Le mois de novembre étant le mois de l’Entreprenariat féminin, il est crucial pour le Cameroun Women Entrepreneurs Network (Cwen, Ndlr) de mettre en avant une action qui va permettre aux femmes entrepreneures de l’association et même celles externes de marquer ce mois. A travers ce séminaire, nous avons voulu relever également les défis qui se cachent derrière cette ère numérique d’une part, permettre la visibilité du Cwen auprès des femmes entrepreneures qui sont à la recherche de ce type d’association, afin de les recruter et contribuer au bon management et dynamisation de leurs entreprises et d’autre part.

Quelle lecture faites-vous de l’exploitation du digital et des réseaux sociaux par les femmes entrepreneures camerounaises ?

Le simple fait d’être maman, épouse, et entrepreneure en même temps n’est pas du tout chose facile pour le quotidien des femmes. La digitalisation apparaît alors ici comme une solution extraordinaire pour ces dernières et a notre avis, en ce qui concerne les femmes, elles s’intègrent peu à peu avec l’outil de la digitalisation et y mettent l’accent pour la visibilité de leurs entreprises, et créer l’audience pour leurs produits ou services proposés à travers ce canal.

Quelles sont les difficultés à l’épanouissement des femmes entrepreneures au Cameroun ?

Que ce soit les hommes ou les femmes, nous rencontrons en tant qu’entrepreneurs toutes des difficultés dans nos entités. Les femmes quant à elles sont challengées au niveau des besoins de financement afin de se déployer et de mener à bien leurs activités. Aussi, elles ont besoin d’accompagnements et de suivi, également de besoin de formations dans des domaines précis par rapport à leurs secteurs d’activités.

Quelles sont les propositions du Cwen pour valoriser la digitalisation positive des femmes entrepreneures ?

Pour une digitalisation positive, les femmes devraient d’abord avoir une bonne cible. Concernant la raison de la digitalisation (Pourquoi digitaliser ? l’objectif de la digitalisation ? quels produits ou services digitaliser ? quel retour attendons nous après notre digitalisation ?, Ndlr) Il faut travailler sur la bonne attraction de son produit à travers son packaging.