Vous êtes ici
Accueil > Fenêtre > Tout n’est pas sombre pour l’Afrique

Tout n’est pas sombre pour l’Afrique

L’avenir économique de l’Afrique n’est pas totalement sombre. C’est du moins ce que l’on peut retenir du dernier rapport Africa’s Pulse d’avril 2021. Intitulé : « Covid-19, l’avenir du travail en Afrique et le nouveau paysage numérique », cette publication semestriel de la Banque mondiale consacrée à la conjoncture économique africaine, révèle que la croissance économique en Afrique subsaharienne devrait se contracter de 2% en 2020, correspondant au niveau inférieur de la fourchette de prévisions publiée dans l’édition d’avril 2020 d’Africa’s Pulse.

Il est clair que la Covid-19 qui sévit dans le monde depuis plus d’un an, a eu un impact économique sévère dans cette partie du continent déjà fortement minée par la pauvreté. L’Afrique subsaharienne a ainsi connu sa première récession depuis plus de 25 ans, entraînant une contraction de l’activité de prêts de 5% du Produit intérieur brut (PIB) par habitant. Toutefois, note la Banque mondiale, les pays de la région ont jusqu’ici pu résister dans l’ensemble à la crise. Ceci grâce notamment à une propagation plus lente du virus et une plus faible mortalité liée à la pandémie dans la région, mais aussi à une forte croissance agricole et un redressement plus rapide que prévu des prix de ses produits de base à l’instar du pétrole, le cacao, le café, le coton…

En prenant en compte tous ces paramètres, la 23ème édition d’Africa’s Pulse indique que la croissance dans la région devrait, selon les prévisions, augmenter dans une fourchette de 2,3 à 3,4% en 2021, en fonction des mesures de politique adoptées par les pays concernés et par la communauté internationale. On peut citer ici un rebondissement de la consommation et des investissements privés, le renforcement de la confiance et la reprise des exportations. Mais la relance devrait rester faible chez les pays qui ont des économies fortement dépendantes des exportations de pétrole, en raison de faiblesses structurelles et de l’existence de problèmes sécuritaires qui aggravent l’impact de la pandémie. Cependant, préviennent les économistes de la Banque mondiale, « l’anémie des perspectives de croissance à court terme et le déploiement lent du vaccin dans les plus grandes économies (Nigeria, Afrique du Sud, Angola, Ndlr) vont peser sur les perspectives pour la région ».

Concernant le volet spécifique du travail sur lequel a été axé le thème du rapport Africa’s Pulse d’avril 2021, la Banque mondiale reconnait que la crise sanitaire a durement frappé le secteur de l’emploi en Afrique subsaharienne comme cela a été le cas partout dans le monde. Mais avec l’expansion du télétravail qui consiste à exercer ses tâches professionnelles à distance grâce à internet, les pays africains ont pu saisir les opportunités nées de la crise de la Covid-19, en se tournant de plus en plus vers les technologies numériques pour stimuler la productivité des emplois actuels et créer de nouveaux débouchés, en particulier pour les femmes et les jeunes. Comme l’indique l’institution de bretton Woods, « les technologies numériques offrent aux économies africaines la possibilité de se diversifier au-delà de l’exploitation des ressources naturelles, en allégeant les contraintes financières auxquelles font face les entrepreneurs, notamment les exigences en matière de capitaux pour les start-ups ». Elles ont par ailleurs un rôle essentiel dans la capacité de la région à relever des défis majeurs en matière de développement, comme la diversification économique, la santé, l’éducation, la sécurité alimentaire et la gouvernance.

En somme, pour profiter pleinement des retombées de l’économie numérique, le rapport recommande aux Africains : de se doter de politiques d’accompagnement aux investissements dans les infrastructures numériques ; mettre en place un cadre réglementaire favorable à la concurrence et à l’innovation dans les télécommunications ; assurer un approvisionnement électrique fiable et bon marché ; investir dans l’éducation et remettre à niveau les compétences des travailleurs du secteur informel.

Laisser un commentaire

Top