Le mauvais agencement des processus, l’obsolescence des installations et l’absence de normes et de certification des produits plombent la compétitivité des PME locales.
D’après les experts, les PME camerounaises utilisent encore des techniques de production peu appropriées. A celles-ci s’ajoutent des technologies dépassées. Au plan technique, « les difficultés auxquelles sont confrontées les PME portent sur l’absence de procédés efficaces de production, le mauvais agencement des processus ou encore l’obsolescence des installations. Beaucoup d’entreprises, en dépit de l’amortissement des équipements de production, continuent de les utiliser », a expliqué Guy Samuel Ntoh, chercheur en Marketing international dans une thèse en 2009. Sur le plan technologique, ce dernier relève également que « les PME font face à une obsolescence des technologies de production utilisées, très importantes dans les domaines d’activité de transformation, dû non seulement à une absence de culture de recherche/développement qui ne leur permet pas de développer des programmes de recherches ou à défaut, de s’approprier les résultats des recherches menées par les grandes entreprises », a-t-il poursuivi. Entretemps, certaines entreprises de petite taille se sont lancées sur le chemin de l’innovation dans l’espoir de gagner des parts de marchés. Car selon les économistes, l’innovation technologique et le transfert des technologies participent pour près de 60% à la croissance économique des entreprises contre 40% pour les facteurs traditionnels.
D’autre part, le non-respect des normes et standards internationaux en matière de qualité, plombe la compétitivité des PME locales. A l’ère du marché unique africain via la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), il est plus que jamais question de se mettre à jour dans ce domaine pour pouvoir faire face à la concurrence étrangère. D’autant plus que peu de produits camerounais intègrent les marchés internationaux de ce fait. C’est pour pallier à ça, que la Division de la normalisation et de la qualité a été créée au ministère des Mines, de l’industrie et du développement technologique (Minmidt). Elle travaille en étroite collaboration avec les ministères du Commerce (Mincommerce), de l’Agriculture et du développement rural (Minader), de la Santé publique (Minsanté) et bien d’autres. La création de l’Agence des normes et de la qualité (Anor) est venue renforcer le dispositif interne en la matière. Sauf que les entreprises de petite taille jugent hors de portée, les coûts inhérents à la normalisation ou encore la certification de leurs produits.