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Agriculture : Les pistes de financements explorées à Yaoundé

C’est à la faveur de la toute la première édition du Forum sur la finance agricole qui se tient du 18 au 21 octobre 2022 dans la capitale camerounaise

Véritable enjeu crucial pour le développement de l’agriculture, le financement constitue aujourd’hui le ventre mou de l’essor du secteur agricole en Afrique. Cette problématique sera au centre de la toute la première édition du Forum sur la finance agricole qui se tient du 18 au 21 octobre 2022 à Yaoundé. Organisé par le gouvernement camerounais de concert avec a le Fonds international de développement agricole (Fida) et d’autres partenaires techniques et financiers (PTF), cette rencontre est d’après Gabriel Mbairobé, ministre de l’Agriculture et du développement rural (Minader), « l’occasion offerte aux agriculteurs et éleveurs ruraux, aux institutions financières et de facilitation financière, PTF du secteur agropastoral et halieutique, de faire un état des lieux des politiques publiques et privées mises en place pour assurer le financement durable des acteurs le long de la chaîne des valeurs ».

Au menu de cette rencontre qui sera ouverte au grand public, des échanges d’expériences entre les différentes intervenants de la chaîne dans l’optique d’envisager l’instauration d’un cadre commun de financement durable. Selon les experts, le financement constitue un enjeu crucial du développement agricole, un secteur dont les spécificités rendent son financement particulièrement difficile, coûteux et risqué. L’insuffisance des infrastructures qui pèse sur les coûts de transaction, les problèmes de covariance dus aux risques climatiques, aux risques de prix et de marché, mais aussi le manque d’expérience des banquiers pour évaluer la valeur des produits qu’on leur demande de financer, le faible niveau d’éducation des agriculteurs ainsi que le problème des garanties, sont autant d’obstacles auxquels les institutions bancaires doivent faire face.

L’offre de finance rurale qui intègre la finance agricole est souvent perçue comme plus difficile que l’offre de finance urbaine pour plusieurs raisons. Miller (2004) classe les contraintes de la finance rurale en contraintes de vulnérabilité, notamment les risques systémiques de marché et de crédit, en contraintes opérationnelles dues aux faibles retours sur investissement, aux faibles niveaux d’actifs et à la dispersion géographique, en contraintes de capacité, notamment la capacité infrastructurelle, la capacité technique, l’exclusion sociale et la capacité institutionnelle, et en contraintes politiques et réglementaires, telles que l’interférence politique et sociale et le cadre réglementaire. Les prêts agricoles ne sont pas en reste.

Comme le relèvent les experts, « ils sont également perçus comme plus risqués en raison des risques de production et de commercialisation. En outre, dans les zones rurales, les activités non agricoles sont invariablement liées aux activités agricoles, les ménages ruraux étant soumis à bon nombre des risques qui affectent le secteur agricole, ce qui crée une covariance dans les résultats. La concentration sur des activités similaires liées à l’agriculture dans de petites zones géographiques entraîne une forte covariance des revenus des ménages agricoles ». Et d’ajouter : « Cette situation est aggravée par l’absence de mécanismes d’assurance formels pour atténuer ces risques. Les assurances informelles telles que la solidarité sont inadéquates pour gérer les risques systémiques découlant de la covariance des revenus. Par conséquent, les institutions financières locales sont vulnérables ».

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