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Les causes du désintérêt des SVT pour les émissions du Cameroun

Les taux d’intérêt peu alléchants, les ratios prudentiels et l’absence de programmation par les banques sont autant de facteurs.

Le Trésor public camerounais a enregistré des contre performances dans ses émissions des titres public sur le marché de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Il n’a mobilisé que 14 milliards de Fcfa sur les 30 milliards de Fcfa recherchés le 6 mars dernier lors de son émission par voie d’adjudication des Obligations du Trésor assimilables (OTA) à 5 ans, rémunérées au taux de 5,75%. Comme si cela ne suffisait pas, il n’a pu obtenir que 5 milliards de Fcfa sur les 15 milliards de Fcfa visés sur ses Bons du Trésor assimilables (BTA) à 26 semaines du 13 mars 2023. Ces deux échecs successifs en l’espace d’une semaine, ne lui ont cependant pas empêché de retourner sur le marché le 27 mars dernier pour tenter de collecter 30 milliards de Fcfa via des OTA à 3 ans au taux de 4,25%. Il a également émis des BTA à 52 semaines d’un montant de 10 milliards de Fcfa. Il est en compétition avec le Congo qui rémunère son OTA à 2 ans au taux de 5,50%, légèrement au-dessus de celui proposé par le Cameroun et le Gabon.

Bien que les résultats ne fussent pas disponibles au moment où nous allions sous presse, cette situation soulève des interrogations. Surtout quand on sait que le Cameroun, première économie de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), n’a jamais enregistré un défaut de paiement, ajouté à la qualité de sa signature.

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Pour des experts à la Banque centrale, ce qui pourrait apparaître comme le désintérêt des spécialistes en valeur du Trésor (SVT) qui sont pour la plupart les banques commerciales en activité dans la sous-région, peut s’expliquer par les taux d’intérêt jugés peu attractifs par rapport aux autres pays. Ceux du Cameroun oscillent entre 4 et 5% tandis que certains pays comme le Congo, le Gabon et dans une certaine mesure, le Tchad et la Guinée Equatoriale proposent des taux qui vont parfois à plus de 7%. Face à cela, un investisseur choisira plus aisément le taux d’intérêt le plus élevé. Face à la forte demande observée sur le marché, il est suggéré au Trésor public camerounais de porter à la hausse ses taux d’intérêts afin de faire face à la concurrence actuelle. Dans le même sillage, certains Trésors publics, au-delà des taux de rémunération proposés, offrent également des décotes d’environ 2% aux souscripteurs.

LE vErroU dES rAtioS PrUdENtiELS

L’autre raison pourrait être aussi la limite imposée aux banques par la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac). Ces dernières sont assujetties au respect des ratios prudentiels sous peine de sanctions. Par conséquent, ces dernières préfèrent injecter le peu de ressources dont elles disposent à cet effet, pour des investissements hautement rentables. Certains experts du secteur bancaire indiquent que le mois de mars est généralement une période d’observation pour les banques qui ne sont pas encore, pour la plupart, dotées d’un programme d’intervention dans les titres publics de l’année. Ce d’autant plus que de l’avis de certains experts, certains Etats de la sous-région n’ont pas publié leurs calendriers prévisionnels d’émission des titres publics à temps. Ce qui a des incidences au niveau de la planification des SVT.

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