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Harvest Asset en tête des sociétés de gestion de portefeuille

Elle dépasse ses concurrents sur le marché avec un volume des encours de fonds commun de placement de plus de 220 milliards de Fcfa.

Les lauréats de la première édition des Cemac market capital awards sont connus. L’initiative portée par l’entreprise La Lettre Sarl a rendu public les vainqueurs des trois catégories en lice. Parmi les 23 sociétés en bourse, 12 ont été nominées au regard de leur présence sur le marché financier. Dans la catégorie meilleure société de bourse, en termes de volume des échanges sur le marché de la bourse, trois sociétés raflent la mise. Il s’agit de Emrald Securities en 1er position avec 46% de part, vient ensuite Asca, la société de bourse créée par Attijariwafa Bank qui se place en 2è place avec 33,15% et en troisième position, l’on retrouve CBC bourse avec 08.061%.

Pour la catégorie Société de gestion de portefeuille, trois entreprises sont également en tête. Et celle qui rafle la première place avec un écart considérable c’est Harvest Asset. Elle enregistre à elle seule un volume des encours de fonds commun de placement et de mandat de gestion de 220 117 014 702 Fcfa, soit quasiment le triple du volume des encours de Asca qui se place en deuxième position dans ce classement (84 595 941 112 Fcfa). Le volume des encours de Harvest sur le marché financier vaut six fois ceux de la société Africa Bright (37 106 630 145 Fcfa) qui se classe en troisième position dans cette même catégorie.

Harvest Asset Management est une société 100% indépendante de gestion de portefeuille qui propose à une clientèle institutionnelle et privée, une gamme variée et innovante de solutions d’investissement et de placement sur les marchés financiers. Elle est considérée comme étant la première société de gestion d’actifs indépendante au Cameroun, agréée par la Commission de surveillance des marchés financiers, (Cosumaf) et active sur toute l’étendue de la zone Cemac. D’après le directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac), la position de Harvest Asset dans ce classement est incontestable. « Sans même ouvrir l’enveloppe, je peux dire qui a effectivement gagné », a-t-il dit en déclarant le vainqueur de cette catégorie, qui a par ailleurs brillé par son absence au cours de cette rencontre.

Concernant les Sociétés en valeur de trésor (SVT), on retrouve en tête de liste UBA Cameroun avec 337 644 420 000 Fcfa d’encours de titres. Viennent ensuite Société Générale Cameroun (316 300 610 000 Fcfa) et Afriland First Bank (314 745 720 000 Fcfa). « Ces entreprises sont les plus actives sur le marché financier. Elles ne cessent de montrer leur engouement afin de contribuer au développement de ce marché financier et boursier. Dans le cadre de cette compétition, il faut noter que pour les sociétés de bourse on a pris le volume de transaction pendant l’année 2021-2022 et pour les SVT, on a pris le volume de transaction sur le marché monétaire… Les meilleures ont été primées », a déclaré Mathurin Ndoumbe, Président du comité du comité scientifique des Cemac capital market awards, par ailleurs ancien directeur de la Douala stock exchange (DSE).

Pour le promoteur de cette initiative, la deuxième édition de cette rencontre s’annonce alléchante au regard des sollicitations émises par les autres pays de la Cemac. « C’est une idée que j’ai lancé, entre-temps, les acteurs du marché financier m’ont suivi, les Congolais, le Equato-guinéens souhaitent que l’on vienne également chez eux, car ils ont apprécié l’initiative. Alors nous commençons déjà à préparer la deuxième édition », conclut Salomon Douala Epale.

INTERVIEW

Mathurin Ndoumbe, président du comité scientifique des awards du marché des capitaux
« Les Etats devraient mettre chacun trois titres sur le marché »
Dans cette entrevue, celui qui est par ailleurs ancien président de la Douala stock exchange revient sur la gestation de cette structure.

Racontez-nous l’histoire de la gestation de la Douala Stock Exchange…?

Il avait été décidé de créer une bourse en Afrique Centrale au début des années 2000. La question qui se posait était de connaitre le siège social de cette bourse. Les chefs d’Etat s’étaient réunis et avaient décidé de faire de Libreville, le siège social de la Bourse régionale. Le chef de l’Etat camerounais s’est fâché en disant que le Cameroun a plus de 40% du PIB de la sous-région et donc il n’est pas question qu’on laisse le siège de la bourse à Libreville. Il a donc décidé de créer la bourse du Cameroun. C’est là qu’on fait appel à moi en disant que ‘‘Mr Doumbe, monter-nous cette affaire, mais il faut que l’on démarre avant Libreville’’. J’ai donc pris la tête de Douala Stock Exchange en 2001. Pendant 3 ou 4 ans, je me suis attelé à former une équipe et à monter la bourse. Ma feuille de route qui était de démarrer la bourse avant Libreville a été entièrement réglée. Par la suite, le président Omar Bongo a créé sa bourse. Du coup, deux bourses en Afrique Centrale ne se justifiaient plus. Ça a donc été une bonne chose de réunir les deux bourses en une seule, qui est la Bvmac (Bourse des Valeurs Mobilières d’Afrique Centrale). Voilà donc l’histoire. Je dois également dire que pendant les années que j’ai passé là-bas, il a fallu créer de toute pièce, une bourse qui n’existait pas au Cameroun, c’est-à-dire bâtir les règles du marché, les conditions d’interventions… C’est une affaire qui a pris 4 à 5 ans de ma vie, sans vacances. Je suis donc ravi que ce que nous avions fait, ait porté des fruits à l’heure actuelle. J’ai été invité par La Lettre de la Bourse pour raconter cette histoire, avec cette première génération qui m’avait aidé. Dans cette génération, vous avez la présidente actuelle de la Cosumaf, Jacqueline Adiaba, Banga Ntolo qui était avec moi à la Société Générale à l’époque et qui est aujourd’hui le Directeur général de la Bvmac.

Comment comprendre qu’après des années, la Bvmac ne soit qu’à 23 sociétés cotées ?

Ce mercredi matin (5 avril 2023, nldr) quand je suis arrivé ici (Falaise Bonanjo à Douala, pour les ateliers des Cemac Capital Market Awards), j’ai discuté avec les étudiants. Ce qui me frappe c’est qu’ils n’ont pas beaucoup d’ouverture sur l’extérieur. Je leur ai demandé s’ils savent ce qu’on appelle la Brvm. Aucun ne le savait, pourtant c’est la Bourse régionale des valeurs mobilières Ouest-africaine. Rien que sur le marché action, la Brvm a une soixantaine de valeurs. C’est donc là qu’on voit tout le chemin qu’il y a à parcourir pour la Bvmac, et qui reste énorme. On a commencé, c’est bien. Mais le chemin qui reste à parcourir est encore très important. Les Etats devraient mettre chacun trois titres sur le marché. Il faut accélérer ce processus. La bourse démarre parce que les Etats sont derrière, le privé suit après. On est donc dans la bonne direction, mais il faut accélérer le mouvement, parce que le progrès n’attend pas. Si nous on piétine, d’autres avancent. Le message que je voulais passer à la nouvelle génération, est qu’ils deviennent à leur tour les ambassadeurs de ce marché financier, pour sensibiliser le plus grand nombre à s’inscrire à la bourse. C’est un instrument qui accompagne le financement de l’économie, à côté des banques. Les banques n’ont pas de ressources pour financer des investissements qui portent sur 8, 9, 10 ans. C’est la bourse.

Là on revient sur le reproche généralement fait aux chefs d’Etat de la sous-région, c’est celui du manque de volonté politique…?

C’est l’un de mes grands regrets. Pas plus tard que ce matin, j’ai demandé aux étudiants la production du cacao du Cameroun. Un m’a dit 12.000 tonnes. Je lui ai répondu que c’est trop petit. Un autre a dit 200.000 tonnes. J’ai dit qu’on commence à mordre. Et quand on atteint 300.000 tonnes, on appelle la fanfare. Mais est-ce que vous connaissez celle de Côte d’Ivoire ? Ils me disent non. C’est 2.000.000 tonnes. Il est premier producteur mondial de cacao. Pourtant il y a 40 ans, on était au même niveau avec la Côte d’Ivoire. Il y a donc un progrès énorme à faire. Il faudrait essayer d’amener les problèmes économiques et financiers au cœur de nos préoccupations. C’est l’économie qui crée les emplois. Nous sommes dans la bonne direction mais il y a encore beaucoup d’efforts à faire. Notre rôle aujourd’hui c’est de former cette nouvelle génération, l’amener à s’intéresser à la chose financière, toujours dans l’humilité. C’est dans ce sens que j’ai donné des cours à l’Iric, en Côte d’Ivoire.

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