Vous êtes ici
Accueil > Banque, Bourse, Finance > Bourse > 103,07% de souscription pour l’emprunt obligataire 2023 du Gabon

103,07% de souscription pour l’emprunt obligataire 2023 du Gabon

Dans un communiqué du 18 septembre dernier, ESS Bourse, son principal arrangeur, le Trésor public a obtenu 154,6 milliards de Fcfa sur les 150 milliards de Fcfa recherchés.

D’après son communiqué du 18 septembre 2023 dont LFA a obtenu copie, Emrald Securities services Bourse S.A (ESS Bourse), arrangeur principal de l’emprunt obligataire 2023 « EOG 6,25% NET 2023- 2028 », a enregistré un taux de 103,07%. Lancé par l’Etat gabonais sur le marché financier sous régional en juin dernier, il s’est soldé par une sur souscription de 154,6 milliards de Fcfa, en hausse de 4,6 milliards de Fcfa par rapport aux 150 milliards de Fcfa recherchés. Un motif de fierté pour ESS Bourse, chef de file principal ainsi que les co-arrangeurs et les membres du syndicat de placement qui « remercient l’ensemble des investisseurs pour le succès de cette opération », se réjouissent-ils.

LA réPoNSe FAvorAbLe DeS iNveStiSSeurS Au GouverNemeNt De trANSitioN

Ce résultat s’apparente à une réponse favorable des investisseurs de la Cemac aux assurances données par le régime de transition au pouvoir à Libreville. Lors d’une rencontre avec le patronat gabonais, le général Brice Clotaire Oligui Nguéma, président du Conseil de transition et de restauration des institutions (Ctri), le nouvel homme fort du pays, a annoncé la mise en place du « Club de Libreville », une plateforme regroupant les créanciers de l’Etat. L’objectif étant de « concrétiser dans l’immédiat, le règlement de la dette intérieure», déclare-t-il. Le projet initié par le régime déchu devrait prendre corps cette année. Aussi, il a dit vouloir faire appel de manière « systématique » au système bancaire pour le financement des projets. D’après le porte-parole du Ctri, « toutes les dispositions seront prises afin de garantir le respect des engagements de notre pays aussi bien sur le plan intérieur qu’extérieur », a-t-il rassuré.

D’autre part, Harvest Asset Management, leader en matière de gestion de portefeuille en Cemac s’est inscrit dans la même logique face aux inquiétudes quant à la capacité du Gabon à honorer ses engagements pris à l’égard des investisseurs de la Cemac aussi bien sur le marché financier que monétaire. «Nous avons observé zéro défaut de paiement en monnaie locale sur le marché financier malgré les différents soubresauts comme ceux du Tchad en 2021, ou en République centrafricaine en 2020. Nous pensons que le Gabon ne dérogera pas à cette discipline de rigueur imposée par le système, sauf à décider d’en sortir, ce qui est un événement improbable», a tenu à rassurer Marc Kamgaing, son fondateur dans une tribune du 30 août dernier, soit un jour avant la clôture des souscriptions dudit emprunt obligataire.

L’utiLiSAtioN ProJetée DeS FoNDS à Lever

D’après le ministère gabonais de l’Economie et de la relance, cet argent servira à l’apurement des moratoires en portefeuille à la Direction générale de la dette, ainsi qu’au financement des projets prioritaires du Plan d’accélération de la transformation (PAT). Celui-ci nécessite la mobilisation de 3.000 milliards de Fcfa en vue de relancer l’économie de ce pays, apprend-t-on. Pour le gouvernement, il s’agira de garantir de meilleures conditions d’apprentissage aux jeunes Gabonais à travers l’exécution des chantiers de construction, de réhabilitation, d’achèvements et d’acquisition des établissements scolaires, ainsi que l’amélioration du cadre de vie des étudiants et du personnel enseignant. Un accent particulier sera mis dans la promotion du développement de l’offre de formation professionnalisante. Dans le cadre de la mise en œuvre du pivot transverse, les efforts entrepris dans la réalisation des grands projets d’infrastructures routières et d’assainissement, énergétiques et de transports seraient maintenus courant 2023. Dans ce contexte, les opérations budgétaires, de trésorerie et de financement de l’Etat en 2023 s’équilibreraient en ressources et en charges à 3 602,3 milliards de Fcfa contre 3 295,6 milliards de Fcfa dans la loi de Finances initiale (LFI) 2022, soit une hausse de 306,7 milliards de Fcfa. Conformément à la stratégie d’endettement et à la loi de Finances rectificative 2023, l’Etat Gabonais a prévu de mobiliser des ressources d’emprunt intérieur d’un montant global de 450,0 milliards de Fcfa.

LA CArtoGrAPhie DeS ArrANGeurS

D’après le document d’information dudit emprunt consulté par LFA, Emrald securities services est l’arrangeur et chef de file avec Bgfibourse comme co-chef defile et co-arrangeur comme CBC Bourse. Comme agents placeurs, outre les trois entreprises susmentionnées, on cite Financia Capital, Union gabonaise de banque, filiale locale d’Attijariwafa, Société Générale bourse, Upline Securities Central Africa, Horus et Elite Capital. L’année dernière, le Gabon avait obtenu 175 milliards de Fcfa au cours d’une opé- ration similaire. Il a procédé le 26 janvier 2023, en vertu d’un accord exceptionnel de la Commission de surveillance du marché financier (Cosumaf), à la première cotation dudit l’emprunt obligataire dénommé EOG 6,25% NET 2022-2028. L’intégralité des titres souscrits, soit 17,5 millions d’obligations, a été admise sur le compartiment « C-obligataire » de la cote permanente de la bourse sousrégionale. Les obligations susmentionnées, ont une maturité de 6 ans tandis que le mode de remboursement se fera à part égale sur cinq ans à partir du 2ème anniversaire de l’emprunt, apprend-t-on. En rappel, 96,4% de ce montant a été obtenu auprès des personnes morales contre 3,54% pour les personnes physiques de l’espace communautaire Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, Ndlr) et même au-delà.

Laisser un commentaire

Top