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Quel type d’enseignement pour développer l’Afrique ?

Ce mois de septembre consacre comme à l’accoutumée, le retour des millions d’enfants sur les bancs des écoles et des universités après un temps de repos marqué par des vacances. C’est le moment adéquat de s’interroger une fois encore, sur la réelle valeur de l’éducation et notamment des enseignements dispensés aux jeunes Africains. Car il faut bien le reconnaitre, si l’Afrique accuse aujourd’hui un retard avéré en matière de développement, c’est en partie à cause de la qualité de la formation dispensée dans nos institutions scolaires et universitaires, où l’on forme davantage des diplômés destinés à devenir de simples salariés, au détriment de véritables professionnels capables de créer des richesses. Bien que des efforts soient faits pour professionnaliser davantage les enseignements, on observe toujours un grand écart entre la formation et l’emploi. L’inadéquation des formations des demandeurs d’emplois aux besoins des entreprises en Afrique, et particulièrement au Sud du Sahara est plus que d’actualité. C’est malheureusement le grand problème que connait notre continent où l’on dénombre pourtant une flopée d’intellectuels dont la seule force est de réciter les formules, les théories et les théorèmes appris pendant leurs longues années d’études.

En effet, comme le reconnaissent de nombreux experts, l’enseignement dans les universités africaines, notamment au Sud du Sahara, est encore dans la plupart des cas théorique, faute des programmes adaptés à ses besoins. Plus de 60 ans après les indépendances, les programmes scolaires et universitaires sont encore élaborés par des étrangers avec la complicité des dirigeants politiques, au grand dam des pauvres éducateurs qui sont parfois forcés d’accepter la pilule amère. Ces programmes conçus à dessein, produisent inexorablement des diplômés à la culture générale variée, capables seulement d’obéir et non de créer.

Pourtant, l’Afrique regorge d’énormes ressources naturelles. Selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, le continent possède 54% des réserves mondiales de platine, 78 % de celles de diamant, 40% de celles de chrome et 28% de celles de manganèse. L’Afrique représente en outre 30% des réserves mondiales en pétrole, en gaz et en minéraux. Plus de la moitié des exportations de nombreux pays en Afrique subsaharienne provient des ressources naturelles. « Dix-neuf des 46 pays d’Afrique subsaharienne possèdent d’importantes réserves d’hydrocarbures, de pétrole, de gaz, de charbon ou de minéraux et 13 pays explorent actuellement de nouvelles réserves », relève le Pnud. Elles sont extraites et exportées à l’état brut pour contribuer au développement des autres continents alors que leur transformation sur place permettrait de créer des millions d’emplois pour supprimer la pauvreté et arrêter l’immigration qui cause des millions de morts par an dans les océans.

Pour pallier à toutes ces insuffisances, il est indispensable que les Etats africains s’approprient et réorientent l’enseignement, afin qu’il tienne compte des besoins à court et moyen terme de la société. La mise en œuvre de cette politique est plus facile aujourd’hui avec la prise de conscience et l’avènement des nouvelles technologiques de la communication qui se développent partout et permettent à beaucoup d’Africains d’accéder aux informations autrefois réservées. Il s’agit de faire de l’enseignement un véritable socle de la construction de la compétence humaine indispensable à la mise en valeur de nos ressources naturelles pour contribuer au développement socioéconomique du continent. En clair, l’Afrique a plus besoin des ressources humaines bien formées dans différents secteurs à fort potentiel comme l’agriculture, l’économie numérique, les énergies ou encore les mines. Cette stratégie contribuerait à coup sûr, à réduire le recours à la main d’œuvre et à l’assistance technique étrangère qui coûtent énormément chères à nos pays, et diminuerait les importations alimentaires en Afrique qui devraient atteindre 110 milliards de dollars d’ici 2025.

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