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La Beac identifie deux menaces aux activités des banques et assurances

Elles sont contenues dans les résultats de son enquête de conjoncture pour le quatrième trimestre 2023 réalisée auprès des chefs d’entreprises de la Cemac.

Le non remboursement des créances et les difficultés de recouvrement rapide par voie judiciaire sont les principaux facteurs qui freinent l’atteinte des objectifs des banques et compagnies d’assurances au Cameroun. Tel est le constat que dresse la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) dans son enquête de conjoncture réalisées par les services de la Direction générale des études, finances et relations internationales (Dgefri) auprès des chefs d’entreprise de la Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, Ndlr). Si les résultats de ladite enquête publiés le 16 octobre dernier, n’en disent pas plus sur le sujet, elle est en quelque sorte le prolongement de l’alerte déjà donnée par le gouverneur de la Beac dans une correspondance du 8 septembre 2023 adressée à Louis Paul Motaze, ministre camerounais des Finances (Minfi). Ce dernier dénonçait les décisions rendues par la justice à l’encontre des banques implantées au Cameroun. « J’attire particulièrement votre attention sur les risques que font peser de telles décisions de justice sur le système bancaire et financier, au regard des enjeux financiers importants, décisions qui ne reposent pas sur la base légale », écrit-il. Poursuivant son propos, il invite l’autorité monétaire du pays à prendre des mesures appropriées pour former les magistrats sur les problématiques liées aux secteurs bancaire et financier. « Je vous saurai gré de bien vouloir saisir le ministre d’Etat, ministre de la Justice, garde des sceaux, pour le sensibiliser aux règles encadrant le système bancaire et financier dont la mauvaise application pourrait comporter lesgermes d’un risque systémique », suggère-til.

LeS iNQuiétudeS deS bANQueS

Plusieurs directeurs généraux de banques se sont dits affectés. D’où la saisine de la banque centrale par Gwendoline Abunaw, la présidente de l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apeccam) qui regroupe plusieurs banques du pays. Dans celle-ci, « elle fait état de diverses ordonnances judiciaires comminatoires assorties d’astreintes journalières très élevées à l’encontre de 7 établissements de crédit, visant à les contraindre à transférer au greffe du tribunal de grande instance de Bonanjo désigné séquestre, des fonds cantonnés dans le cadre de procédures de saisies conservatoires pendantes », écrit-il. D’après ladite correspondance, « les importantes sommes cantonnées au titre desdites saisies conservatoires sont des fonds inscrits sur le compte mobile money pool account appartenant aux clients mobile money », peut-on lire. Or, écrit le gouverneur de la Beac, aux termes de l’article 52 du règlement 04/18 Cemac/Umac/ Cobac du 21 décembre 2018 relatif aux services de paiement dans la Cemac, « ils sont protégés contre tout recours d’autres créanciers de l’établissement de paiement, y compris en cas de procédure d’exécution ou de procédure collective d’apurement du passif ouverte contre l’établissement de paiement », cite-t-il. Il constate également que « les règles communautaires, notamment le règlement évoqué qui est supra national ou nationales applicables ne sont pas respectés », déplore-t-il. Malgré ce signal, les activités financières demeureraient stables au quatrième trimestre 2023 selon la Beac.

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