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Le plaidoyer du secteur privé camerounais à la SFI

Il a été porté par Célestin Tawamba, co-président du Gecam, le 17 janvier 2024 à Douala au cours d’une rencontre d’échange en présence de Sergio Pimenta, vice-président de cette institution pour l’Afrique.

réunis à Douala le 17 janvier 2024, à l’occasion de « l’IFC Private Sector Day », les opérateurs économiques sont unanimes. « Il faut adapter les conditions de financement des entreprises camerounaises à leur contexte », défendent-t-ils.

Au cours de cette journée dédiée au développement du secteur privé au Cameroun, les créateurs de richesses réunis à l’initiative de la Société financière internationale (SFI), l’entité qui s’occupe du secteur privé de la Banque mondiale, sont solidaires quant-aux financements et l’accompagnement des entreprises en particulier des PME. « Les conditions de financement de la SFI sont justes intenables. Ces conditions sont trop lourdes pour les entreprises issues d’une économie en voie de développement. La SFI doit revoir cela et adapter sa stratégie de financement afin que les entreprises puissent ressentir les effets de cet accompagnement », affirme Célestin Tawamba, co-président par intérim du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam).

Les propos de l’ancien président du Gicam, ont suscité de l’intérêt au cours de cette rencontre et fait réagir par ailleurs la SFI. « L’accès au financement de la SFI est orienté sur comment on peut aider les entreprises, nous avons réalisé qu’avoir plus de personnel à Douala, cela permet d’avoir un dialogue et d’accélérer les délais. Je pense que c’est l’une des critiques que nous avons écoutées pour pouvoir répondre plus rapidement aux besoins de financements… Au-delà des financements plus traditionnels, nous finançons l’infrastructure, l’agriculture, les secteurs productifs importants. Nous voulons aussi faire des efforts pour financer les PME et pour ça nous voulons déployer les instruments axés sur l’économie numérique, les nouvelles technologies », réagit Sérgio Pimenta, vice-président d’IFC pour l’Afrique. Il est à la tête d’un portefeuille d’engagements de 13,3 milliards de Dollars et d’une équipe de plus de 800 personnes, dont l’objectif est de mobiliser le secteur privé autour des défis urgents du développement dans les domaines de la finance, des industries manufacturières, de l’agroalimentaire, des services et des infrastructures.

La SFI ou IFC (International Finance Corporation) a accru, apprend-on, ses investissements et son engagement au Cameroun. A ce jour, IFC dispose d’un portefeuille de 242 millions USD d’engagements au Cameroun. Ces investissements soutiennent les infrastructures numériques, les chaînes de valeur agricole, et l’accès au financement pour les petites et moyennes entreprises.

Au cours de l’exercice 2023, IFC a engagé un montant record de 43,7 milliards de Dollars auprès d’entreprises privées et d’institutions financières dans les pays en développement, tirant parti du pouvoir du secteur privé pour mettre fin à l’extrême pauvreté, et stimuler la prospérité partagée alors que les économies sont aux prises avec les effets des crises mondiales aggravantes Les échanges de ce mercredi 17 janvier 2024 ont porté sur les projets d’investissement et de services-conseils d’IFC au Cameroun, ainsi que la manière dont ils soutiennent la stratégie nationale de développement (SND) 2021-2030, notamment dans les secteurs du numérique, de l’agroalimentaire et de l’infrastructure, parmi d’autres secteurs porteurs.

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Achille Bassilekin III, ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Économie sociale et de l’Artisanat
« La question du financement est une question permanente »

Cette journée de la SFI c’est la première qu’on organise dans notre pays et en Afrique centrale. C’est une opportunité de dé- battre, de s’écouter avec la SFI, pour identifier quelles sont les besoins à jour, les attentes dans un certains nombres de secteurs qui ont capacité à propulser notre croissance, et ensemble nous allons explorer de nouveaux outils de nouveaux financements qui permettent à la SFI d’intervenir de façon beaucoup plus efficace et surtout de répondre aux attentes, qui sont celles des acteurs dont nous avons la charge. Le secteur privé au Cameroun c’est d’abord 98% des PME et ça représente 38% de notre PIB, c’est 75% des emplois décents. Donc, on ne peut pas avoir de solutions qui ne touchent pas directement ces acteurs qui sont d’une telle importance pour la croissance accélérée de notre pays. Les journées comme celle-ci à travers les thématiques qui y sont abordées, permettront en fait d’avoir un diagnostic à jour sur les besoins réels d’infrastructures du secteur privé. La question du financement est une question permanente pour laquelle le gouvernement explore des solutions… pour que les PME puissent avoir des lignes de crédit.

Dans un État, l’autorité monétaire qu’est le ministère des Finances, a pour rôle entre autres d’améliorer le fonctionnement des marchés de capitaux. Les marchés de capitaux sont ceux de long terme et de court terme. Le marché financier quant à lui, est un marché de long terme. Les agents économiques à capacité excédentaire comme les assurances doivent œuvrer à l’approfondissement de ces marchés. C’est pour cette raison que nous encourageons cette initiative de la Cima et du marché financier pour qu’ensemble on puisse mettre en place les bases optimales du marché à long terme. Dans d’autres pays, ce marché finance les entreprises et finance l’État. C’est vrai qu’au Cameroun, le marché monétaire a pris son envol. Mais il est de bon ton que nous revenions dans le droit commun de la finance, c’est- à-dire la finance de long terme. Les assurances devraient jouer un rôle principal ici parce qu’elles sont porteuses de trésorerie temporaire, qu’elles peuvent mobiliser pour mieux gérer leurs risques. C’est la raison pour laquelle nous encourageons fortement cette initiative et nous voulons qu’elle se matérialise très vite par un dynamisme du marché financier dans les jours qui viennent.

Sergio Pimenta, vice-président d’IFC pour l’Afrique
« Nous travaillons avec ces acteurs pour voir comment étendre notre offre de financement »

La SFI est l’entité du groupe de la Banque mondiale qui s’occupe du secteur privé. J’ai parlé de nouvelles offres parce que nous sommes présents au Cameroun depuis de nombreuses années, nous avons au cours des trois dernières années, fortement augmenté notre présence sur le terrain. Nous voulons que les équipes sur place offrent de l’expertise, de l’expérience, mais surtout des financements innovants tout particulièrement nous travaillons sur comment on peut aider les PME à travers l’usage de nouvelles technologies, car elles permettent d’accéder plus facilement à des financements. Et donc nous travaillons avec ces acteurs pour voir comment étendre notre offre de financement. Plus traditionnellement nous avons financé le secteur de l’énergie au Cameroun, mais nous voulons aussi l’étendre à d’autres secteurs dans lequel nous avons été présent comme l’agro-industrie, le secteur bancaire pour financer les PME et d’autres.

Célestin Tawamba, co-président par Intérim du Gecam
« La SFI devraient changer radicalement ses financières »

i l est important de s’adapter à ce dont nous avons besoin. Les autres partenaires au développement s’appuient sur la SFI. Nous sommes dans une Afrique qui se développe, qui se construit, dont le modèle économique est complètement différent du modèle européen. Comment pouvez-vous pensez qu’il est possible d’adopter le modèle européen en Afrique ? Ces conditions ne sont pas possibles. L’une des choses aujourd’hui que la SFI devraient faire c’est d’adapter, changer radicalement les conditions financières. Nous ne pouvons être dans un pays en voie de développement et chercher le financement d’une économie informelle avec des méthodes qui sont appliquées dans un pays développé. Il faut donc adapter les conditions de financements. En ce moment, vous pouvez véritablement ré- pondre à l’impact. Les méthodes, les circuits de financement de la SFI ne permettent pas à ce que les PME puissent en bénéficier, ce n’est pas efficace, parce que derrière les conditions ne sont pas bonnes…

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