Après pratiquement un mois de compétition, la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations(CAN) de football a pris fin le 11 février dernier à Abidjan par le sacre de la Côte d’Ivoire, le pays organisateur. Au-delà du spectacle et du prestige de la victoire, cet évènement sportif a une fois encore charrié de gros enjeux financiers allant des récompenses attribuées aux équipes participantes en fonction de leurs performances aux droits de retransmission, sans oublier le développement des infrastructures dans divers secteurs (sport, télécommunication, transport…) au sein de la Nation hôte.
C’est qu’en réalité, le sport en général et le football en particulier, n’est plus perçu comme un simple divertissement. Compte tenu de l’argent que génère désormais cette activité (signatures de contrats, salaires mirobolants des joueurs, investissements des hommes d’affaires…), certains y voient déjà une voie de développement pour les Nations pauvres. A titre d’exemple, le marché du sport représente aujourd’hui environ 5% du PIB mondial, avec une croissance annuelle de 4% à l’échelle mondiale entre 2015 et 2020.
Mais malheureusement, le potentiel de l’industrie du sport comme levier de développement en Afrique reste encore largement inexploité. Pourtant, ce secteur devrait croître de 8% au cours des 3 à développement du continent demeure encore minime, puisque selon le rapport «Dynamiques du développement en Afrique 2023 : Investir dans le développement durable», elle est de l’ordre de 0,5% seulement. Or, le football à lui seul représente un important moyen de subsistance pour de nombreuses familles en Afrique, étant donné que plus de 500 joueurs africains sont sous contrat dans 11 ligues européennes de premier plan.
Et pour inverser cette tendance, diverses actions sont désormais menées à des échelles variées. C’est le cas de la charte signée il y a quelques jours en marge de la dernière CAN entre la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank), la Confédération africaine de football (CAF) et Rebranding Africa Forum (RAF). L’initiative permettra à ces trois partenaires de collaborer afin de « positionner le football comme levier de croissance et promouvoir l’inclusion des genres dans le football sur le continent ».
La charte mettra également l’accent sur les domaines critiques à améliorer afin de construire une économie du sport robuste qui intègre les infrastructures sportives, le plaidoyer pour des politiques plus favorables et le renforcement des capacités. Une initiative grandement saluée par le président du Conseil d’administration d’Afreximbank. « L’Afrique compte de nombreux sportifs accomplis au niveau mondial. Il est encore possible de cultiver plus de talents pour le bénéfice de nos économies. Au niveau d’Afreximbank, nous sommes conscients du potentiel illimité de cette industrie, c’est pourquoi nous aidons l’initiative Canex à soutenir activement le secteur par des interventions ciblées telles que le financement, la gestion des talents, le renforcement des capacités, le développement des compétences, la commercialisation et l’accès au marché et le plaidoyer politique, entre autres», a commenté le Professeur Oramah.
