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Le barrage de Chollet 10 ans après

Une réunion du Comité de pilotage inter-Etats du projet d’aménagement hydroélectrique de Chollet s’est tenue le 26 octobre 2020 par visioconférence à Yaoundé, entre les ministres de l’Energie du Cameroun et du Congo. Cette session se tenait 10 ans jour pour jour, après la signature le 28 octobre 2010 d’un protocole d’accord par les chefs d’Etat de la République du Congo et du Cameroun pour la réalisation du projet.

Il ressort de cette session que la redéfinition des contours du projet Chollet a abouti à la sélection de l’entreprise en charge de sa réalisation en l’occurrence, la China Gezhouba Compagny Group qui remplace la société chinoise Sinohydro, préalablement retenue pour la conduite des travaux. Par ailleurs, le Comité inter-Etats a entériné le plan d’aménagement de cette infrastructure subdivisé en trois phases, à savoir : les études environnementales et financières ; la construction de l’usine ; la mise en service et l’exploitation du barrage. Sous réserve du quitus de Paul Biya et de Dénis Sassou Nguesso, il ressort que les études pourraient commencer au premier trimestre 2021. Mais la construction de ce barrage a enregistré un grand retard, alors que les deux pays avaient paraphé un accord le 28 décembre 2016, allouant 2,04 milliards de Fcfa pour le lancement. Ce retard rend hypothétique sa mise en service prévue à l’horizon 2025.

Pourtant, à la septième session du comité de pilotage inter-Etats tenue le 19 décembre 2019 à Brazzaville, les deux parties s’étaient engagées, chacune en ce qui la concerne, de tout mettre en oeuvre pour accélérer la mobilisation des contributions des Etats au budget du projet, pour la poursuite sereine des activités, indique le communiqué final de cette session. « Au regard des résultats actuels, ce projet est devenu une réalité susceptible de combler les attentes importantes des populations des deux pays, en matière d’approvisionnement en énergie électrique », avait alors déclaré Serge Blaise Zoniaba, le ministre congolais de l’Energie et de l’hydraulique.

Estimé entre 354 et 670 milliards de Fcfa selon l’option d’aménagement qui sera mise en place par l’entreprise de construction, le barrage de Chollet est une centrale hydroélectrique en projet d’une capacité prévue de 600 MW pour une hauteur de 108 m avec 85m de chute. Il sera construit sur les fleuves Dja/Ngoko, à cheval entre le Cameroun et le Congo, plus précisément à environ 126 km de la localité de Moloundou (Est-Cameroun, département de la Boumba-et-Ngoko) et à 70 km en amont de la localité de Ngbala (Nord-Ouest du Congo, région de la Sangha). Deux lignes à haute tension d’évacuation d’énergie sont prévues. L’une de 700 km sera construite au Cameroun et l’autre de 1500 km au Congo. Le projet prévoit également d’alimenter les autres pays frères de l’Afrique centrale, à savoir la République centrafricaine et le Gabon.

Le partenaire retenu exécutera le chantier et toutes les infrastructures prévues dans le cadre d’un contrat de type Build-operate-transfer (BOT) (construction, exploitation et transfert). L’option d’investissement de type BOT pourrait pousser d’autres bailleurs de fonds à s’intéresser à ce projet, dont la mise en service permettra de créer plus de 2000 emplois globaux et de fournir l’électricité au Gabon, à la République centrafricaine et à la République démocratique du Congo. « Nous prévoyons que les ouvrages de haute tension atteignent Brazzaville en prévision d’une éventuelle interconnexion avec la Sadec en RDC. Ce projet boostera non seulement l’alimentation en électricité des populations rurales, péri-urbaines et urbaines mais également le tissu industriel des deux pays avec les projets tels que le fer Malon », avait indiqué en décembre 2019, Richard Balla, le directeur du projet.

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