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Howard Catton, directeur général du Conseil International des Infirmiers/infirmières, sur l’accélération de la fuite des cerveaux infirmiers africains au profit des pays riches, In RFI

Nous avons constaté une augmentation très significative de l’activité de recrutement international au cours de la dernière année. Aujourd’hui, elle est principalement due à un petit nombre de pays aux revenus élevés. Des pays qui connaissaient déjà des pénuries importantes d’infirmières avant la pandémie de Covid-19. La pandémie a aggravé la situation. Et la solution de court terme de ces pays, c’est de recruter à l’étranger. En particulier dans des pays avec des systèmes de santé fragiles (…) Nous voyons des recrutements dans un large éventail de pays africains, du Botswana à l’Eswatini, au Kenya, au Malawi, en Namibie et au Rwanda, de manière très significative aussi au Ghana, au Nigeria et en Ouganda. Bien sûr, il y a des exemples dans les pays francophones aussi. Car nous voyons une hausse du recrutement en France. La Suisse a toujours recruté de manière significative, comme le Canada. Mais des pays comme la Finlande ont également accru leur recrutement. Il y a aussi de plus en plus de demandes en Asie, mais là, il faut des formations linguistiques. En tout cas, ce n’est pas un phénomène propre aux pays anglophones. Et ce que nous avons vu, c’est que certains de ces pays semblent encourager, soutenir, le départ de leurs infirmières, parce qu’ils y voient un avantage économique : l’argent renvoyé au pays. Cela donne nous donne le sentiment de faire partie d’une forme de néocolonialisme : les pays à revenu élevé utilisent leur puissance économique et leur richesse pour prélever ce dont ils ont besoin dans des pays plus fragiles.

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