La contraction de l’offre en liaison avec la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du SudOuest, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement des marchés du fait du Covid- 19 et le conflit russo-ukrainien en sont quelques-unes.

L’apparition de la crise liée au Covid-19 en janvier 2020 à l’origine des restrictions des importations, et le déclenchement du conflit russo-ukrainien un peu plus de deux ans plus tard avec comme corollaires l’’explosion des coûts de transport maritime et la crise énergétique, ont considérablement contribué à rehausser le coût de la vie au Cameroun ces dernières années. Et effet, selon les résultats d’une étude publiée en février dernier par l’Institut national de la statistique (INS), le niveau général des prix des divers produits a connu une augmentation conséquente de 6,3% en 2022 contre 2,3% en 2021. Il faut souligner que le taux d’inflation n’a plus été aussi élevé depuis 1995, année où il avait atteint le chiffre record de 9%. Et l’institution de constater encore une fois que le niveau général de prix a progressé de 9,2% entre 2016 et 2021 (5 ans).

Les pressions inflationnistes qui ont également pour cause la réduction de la mobilité au niveau des frontières, le resserrement des disponibilités des produits agricoles sur les marchés et l’approvisionnement limité des grands centres de consommation entre autres, ont surtout été observées au niveau des produits alimentaires. C’est le cas des huiles et graisses qui ont vu leurs prix croitre de 27% au cours de l’année 2022. En même temps, en raison des difficultés d’approvisionnement en blé à partir de la Russie, considéré comme le premier pays exportateur de cette matière première du fait du conflit, les cours du sac de farine ont été revus à la hausse, engendrant à leur tour une augmentation des prix des pains et céréales de 16,3% dans le pays en 2022. Comme un effet de mode, les prix du poisson frais, la viande de bœuf, le sucre, le riz lait, le fromage, les œufs ainsi que des produits non alimentaires ont eux aussi suivi la même tendance haussière.

Cette situation résulte malheureusement du fait que le Cameroun reste un pays fortement dépendant des importations. Dans un rapport sur les dépenses fiscales, annexé à la loi de finances 2022, le ministère des Finances (Minfi) avait révélé que les importations de poisson congelé, blé et riz ont coûté la bagatelle de 160 milliards de Fcfa au Cameroun en 2020.

Il n’y a malheureusement pas que les produits importées qui ont vu leur prix croitre. Même au niveau local, les coûts ont augmenté considérablement. «Suivant l’origine des produits, l’inflation cumulée est soutenue par la progression des prix des produits locaux. L’augmentation des prix des produits locaux s’expliquerait par la contraction de l’offre en liaison avec la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les changements climatiques et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement des marchés du fait du Covid-19 », a encore expliqué l’INS.