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Les chantiers de la nouvelle présidente de la Cosumaf

La Camerounaise Jacqueline Adiaba a prêté serment le 27 mai dernier devant la Cour de justice communautaire à N’Djamena au Tchad.

c’est a travers le rituel de prestation de serment devant la Cour de justice communautaire de la Cemac, le 27 mai dernier à N’jamena au Tchad que Jacqueline Nkembe épouse Adiaba a officiellement pris les commandes de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf). Le mandat de la Camerounaise qui succède au Tchadien Yagoum Yamassoum en poste à la présidence de cette institution depuis dé- cembre 2017, ne sera pas de tout repos. Car, de nombreux défis l’interpellent.

LA FinALiSAtion DU rèGLement GénérAL

Le premier a trait à la finalisation du nouveau règlement général, projet impulsé par son prédécesseur avec l’appui technique de la Banque mondiale. Concrètement, il reviendra à la nouvelle présidente de poursuivre l’analyse des observations formulées par les divers intervenants du marché financier sous-régional lors de la consultation publique lancée du 1er au 15 février 2023. Jacqueline Nkembe épouse Adiaba et ses équipes ont la responsabilité de juger de l’opportunité de la prise en compte desdites observations dans le texte final dont la sortie reste attendue. En effet, le nouveau texte comporte de nombreuses innovations en matière d’appel public à l’épargne (APE), d’épargne collective ainsi que des obligations professionnelles des acteurs et intervenants du marché.

Accroître Le nomBre D’entrepriSeS cotéeS À LA BvmAc

L’autre défi est le développement de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac). Il s’agira pour elle, de contribuer à l’augmentation du nombre de sociétés cotées en bourse. Jusqu’ici, on ne dénombre de six sociétés inscrites à la cote de la bourse sous-régionale. Selon la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), son dépositaire central, « la pléthore des sociétés de bourse actuellement au nombre de 22, contraste avec une faible activité sur le marché primaire comme sur le marché secondaire, avec seulement 6 sociétés introduites à la cote et une dizaine de lignes obligataires », déplore-t-elle. A cela s’ajoute le déficit de sensibilisation des émetteurs aux opportunités apportées par le marché financier ainsi qu’une faible base d’investisseurs, poursuit la banque centrale. Or, d’après l’article 8 de l’Acte additionnel du 19 février 2018 relative à la dynamisation de la bourse unifiée, les Etats de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) avaient jusqu’au 19 février 2020 pour « procéder à la cession partielle ou totale en bourse de leurs participations dans le capital d’entreprises publiques, parapubliques ou issues des partenariats public-privé, notamment dans le cadre de programme de privatisation ». Depuis lors, les Etats n’avaient pas beaucoup bougé. Une situation qui avait suscité l’indignation de l’ex président de la Cosumaf. Aujourd’hui, le Tchad reste le seul pays à n’avoir pas désigné ses sociétés à coter contrairement au Cameroun, au Congo, à la Guinée Equatoriale, au Gabon et à la République centrafricaine (RCA) qui l’ont déjà fait.

LA viSiBiLité DU mArché À L’internAtionAL

En outre, la visibilité de cette place boursière à l’international préoccupe également. Louis Banga Ntolo, son directeur général sollicite de Cosumaf, la mise en place d’un indice boursier, le premier du genre dans la sous-région. « Le marché de la sous-région n’est pas visible à l’international, tout simplement parce que nous manquons d’un indicateur par lequel on présente les marchés boursiers dans le monde, c’est-à- dire l’indice. Par conséquent, j’attends du régulateur qui est la Cosumaf, qu’il m’autorise à créer le premier indice. Pour ce faire, j’ai besoin de modifier la façon avec laquelle les titres sont cotés et passer par le continuous trading », suggère-t-il.

BioGrAphie

Portée à ce poste, le 17 mars dernier par la Conférence des chefs d’Etat de la Cemac, la nouvelle présidente de la Cosumaf est une spécialiste du marché financier sous-régional. Elle est en service à la Cosumaf depuis 2019, année de la fusion des bourses de Douala et de Libreville. Avant de rejoindre la Cosumaf, Jacqueline Adiaba a été à la tête de la direction des marchés à la défunte Douala Stock Exchange (DSX) en 2006 après le départ d’André Ekounda Fouda qui occupait ce fauteuil. Une ascension fulgurante pour celle qui intégra la maison en 2002 comme collaboratrice de ce dernier. Son rôle consistait alors à l’animation de cette place boursière. Elle contrôlait toutes les opérations financières et commerciales. Celles les plus en vue sont regroupés autour de quatre volets à savoir : la réglementation du marché, la gestion quotidienne des séances de cotation, la gestion des introductions en bourse et la diffusion de l’information financière. Des missions remplies depuis 2006 par cette ex cadre de l’ancienne Société générale des banques du Cameroun (Sgbc) aujourd’hui Société Générale Cameroun. C’est dans cet établissement de crédit, filiale du groupe français qu’elle a passé l’essentiel de sa carrière dans le secteur bancaire. Sa discrétion et son humilité sont présentées comme ses marques de fabrique.

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