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Le Gicam plaide pour l’amélioration du système fiscal

Présent lors de la 132è Assemblée générale ordinaire de ce mouvement patronal, le nouveau DG des Impôts a promis de collaborer avec le secteur privé afin de répondre à leurs attentes.

La fusion Gicam-Ecam qui fait les choux de la presse depuis quelques semaines n’a en rien perturbé l’organisation de la 132è Assemblée générale ordinaire du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam). Même si au sein du patronat camerounais les camps se forment, cette rencontre était l’occasion pour les membres de mieux comprendre la politique mise en place par l’actuel président du Gicam, afin de donner plus de poids au secteur privé.

Son président Célestin Tawamba, qui porte depuis sa toute première mandature à cœur cette fusion, à laisser entendre vouloir réunir le secteur privé afin de défendre mieux leurs intérêts. Selon le patronat, plusieurs obstacles plombent les activités des entreprises au Cameroun. Le principal goulot d’étranglement qui freine l’avancée des entreprises camerounaises étant la fiscalité. Cette fiscalité toujours jugée « confiscatoire », « asphyxiante » par le Président Célestin Tawamba empêche d’après lui les entreprises camerounaises de s’épanouir. C’est pour trouver solution à cette situation forte embarrassante pour les entreprises, que le patronat camerounais a invité le nouveau Directeur général (DG) des Impôts, Roger Athanase Meyong à Douala. Au cours de cette rencontre, le patronat camerounais a non seulement rappelé les promesses non tenues par la Direction générale des impôts (DGI), mais a aussi plaidé pour une révision du code des impôts. « Depuis 10 ans, la Direction générale des Impôts a connu des changements. Il y a eu l’amélioration de la qualité de service, la digitalisation, les recettes, … Même si le système de l’administration fiscale pose quelques soucis. 1994 : réforme fiscale ; 2002 : nouveau code des impôts ; 2007 : le code, la reforme, c’est dire que le code général des impôts date de 20 ans… », a relevé Célestin Tawamba, lors de son introduction au cours de cette rencontre.

Au regard du système fiscal actuellement appliqué, et qui ne joue pas en faveur des Petites et moyennes entreprises (PME) également, le patron du Gicam plaide à nouveau pour un élargissement de l’assiette fiscale. « … Que l’on puisse élargir l’assiette fiscale, nous voulons avoir un inspecteur des impôts qui punit, mais aussi un inspecteur des impôts qui accompagne », indique Célestin Tawamba, tout en reconnaissant que certaines entreprises ne paient pas les impôts.

Pour le nouveau DG des impôts, le moment est venu d’avancer avec le patronat afin de réaliser certains objectifs. « Nous attendons ainsi au cours des prochaines années, que nous avançons ensemble sur la poursuite de l’œuvre de modernisation de la direction générale des Impôts en rapport avec la politique fiscale mais également en matière d’administration de l’impôt », fait savoir Roger Athanase Meyong.

LA viSion De LA DGi

Tout en dévoilant la vision de la DGI, le patron de cette institution indique par ailleurs que les nouvelles orientations de la politique fiscale, viseront pour l’essentiel à arrimer « notre législation aux standards internationaux en la matière ». À cet égard, il sera question d’aboutir à la consultation du taux modéré d’imposition jugulé par une assiette large. « Nous allons travailler avec vous pour élargir l’assiette. Toutes ces réformes visent à mettre en place un système fiscal plus équitable, condition sine qua non pour un meilleur consentement à l’impôt. Pour ce qui est des reformes d’administration à l’impôt, la digitalisation des procédures consistera à rendre cela plus flexible », relève t-il.

Toutefois, il rassure sur le processus de dématérialisation engagé il y a plus d’une décennie. De même que la professionnalisation des métiers notamment en matière de contrôle fiscal. « L’objectif étant d’améliorer de façon substantielle la qualité du service rendu aux usagers. L’on envisage également la réorganisation des services fiscaux pour répondre efficacement aux attentes légitimes des différentes catégories de contribuables », indique M. Meyong. Des propos appréciés par les chefs d’entreprise présents lors cette 132è Assemblée générale du Gicam.

Il faut noter que par le passé, ceux-ci ont toujours relevé des griefs à l’égard de ce système fiscal. il s’agit entre autres du fait que les entreprises se retrouvent à payer un impôt sur les sociétés équivalent à 40,50, 60% voire plus du bénéfice brut ; qu’une entreprise en perte paie l’impôt sur le bénéfice ; l’obtention de l’ANR continue, malgré les aménagements effectués, de s’ériger en un obstacle à la poursuite des activités qui génèrent justement les revenus au paiement de l’impôt réclamé ; les entreprises se voient notifier des redressements exorbitants, dépassant parfois leur chiffre d’affaires . Pour couronner, l’accès au contentieux fiscal requiert la mobilisation de fonds importants ce qui constitue un facteur de blocage pour celles qui n’en disposent pas et d’importantes immobilisations de trésorerie pour les autres, au point de bloquer en trésorerie pour les contribuables qui en disposent.

Un pArtenAriAt FrUctUeUx

Le Président Célestin Tawamba relevait déjà avant l’arrivée du nouveau DG des Impôts que ces griefs traduisent entre autres, l’absence de confiance qui peut exister entre l’administration fiscale et les entreprises !Ce que veut changer Roger Athanase Meyong. « Avec plus de 1000 entreprises adhérentes, parmi lesquelles les PME, les GE, pourvoyeuse de dizaine de milliers d’emplois, le Gicam est un partenaire stratégique du Cameroun en général, pour l’administration fiscale, en particulier. Je veux rappeler que les hommes et femmes sont la priorité du gouvernement. Iil y a la question du chômage des jeunes et c’est pour ça que notre mission est de vous accompagner pour créer de la richesse, faire de la croissance et créer des emplois. Parce qu’il n’y a pas de création d’emplois sans croissance économique. Donc, nous sommes là pour vous accompagner. D’où la nécessité d’un dialogue permanent, productif et indispensable pour les médias du Cameroun, tel que voulu par le Président de la République, Son Excellence, Paul Biya », déclare encore le patron des Impôts.

A en croire ce dernier, le partenariat entre l’administration fiscale et le Gicam ne peut être fructueux qu’à condition que les attentes des différentes parties prenantes soient comblées. Cela suppose donc une connaissance mutuelle et exaltante sans laquelle l’action menée de part et d’autre serait contre-productive. « Au rang des préoccupations qui nous tiennent à cœur, je ne saurais éliminer les insuffisances du système informatique qui causent souvent des désagréments lors de l’accomplissement de vos obligations fiscales. A ce sujet, je m’engage à poursuivre les réformes visant à sécuriser davantage le système informatique de la DGI. La dématérialisation des procédures fiscales a connu une accélération significative au cours des dernières années. Mes collègues et moi même nous nous attèlerons à la tâche afin que vous puissiez tirer la meilleure partie de la digitalisation, notamment la sécurité, la rapidité, la célérité dans la réalisation de vos opérations », ajoute le DG des Impôts. Et ce dernier de conclure : « Je sais que votre principale préoccupation est là politique fiscale parce que vous estimez que l’acompte sur les entreprises, les PME est très élevé, à 7.5, qu’il faut simplifier davantage le code général d’impôts. Nous avons noté toutes ces préoccupations. Je sais que les préoccupations de politique fiscale ne sont pas en reste, notamment les questions relatives à la déduction du taux d’acompte mensuel des entreprises… »

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