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La thérapie de la Banque mondiale aux Etats africains

Elle est contenue dans la dernière édition de son rapport rendue publique le 4 octobre dernier à Washington.

«Pour éviter une décennie perdue, l’Afrique doit rapidement établir la stabilité, augmenter la croissance et créer de l’emploi ». Telles sont les trois prescriptions de la Banque mondiale aux pays du continent contenues dans son dernier rapport dénommé « Africa Pulse » rendu public le 4 octobre 2023 à Washington. Ce dernier identifie une série de politiques visant à dépasser les obstacles et stimuler la création d’emplois en Afrique subsaharienne. Il s’agit tout d’abord, des réformes efficientes du secteur privé orientées vers une concurrence accrue, l’application uniforme de politiques, quelle que soit la taille des entreprises, et l’alignement des réglementations entre partenaires commerciaux régionaux. D’après la Banque mondiale, « la réglementation de la concurrence en est encore à ses débuts sur le continent, cependant les gouvernements peuvent également contribuer à identifier et soutenir la croissance d’entreprises en phase de démarrage, grâce à des pratiques de passation de marchés plus inclusives et à la promotion d’entreprises lo cales à l’étranger », suggère-t-elle.

DAvANtAGe D’INveStISSemeNtS DANS L’éDUCAtIoN

En outre, elle pense que l’investissement dans l’éducation est nécessaire pour stimuler les métiers semi-spécialisés dans la région. « Les interventions améliorant l’apprentissage scolaire se révèlent plus efficientes que celles se concentrant seulement sur l’assiduité scolaire, tandis que l’enseignement professionnel peut-être utile pour s’attaquer au sous-emploi et répondre aux besoins des personnes n’ayant pas bénéficié d’éducation lorsqu’ils étaient enfants », poursuit-elle. D’autre part, l’éducation des filles et l’accès des femmes à l’emploi peuvent réduire les pertes potentielles de productivité associées à la mauvaise affectation de la main-d’œuvre féminine. «Les transferts monétaires se sont révélés efficaces pour accroître les inscriptions et l’assiduité des filles à l’école, ainsi que pour réduire les grossesses chez les jeunes filles d’âge scolaire», révèle l’institution financière.

L’ImPéRAtIF De booSteR LA CRoISSANCe éCoNomIqUe PoUR CRéeR PLUS D’emPLoIS

Dans l’ensemble, les taux de croissance actuels à travers la région ne sont pas suffisants pour créer assez d’emplois de qualité et répondre à l’augmentation de la population en âge de travailler selon l’institution de Bretton Woods. « Les schémas de croissance actuels ne créent que 3 millions d’emplois formels par an, laissant ainsi de nombreux jeunes sous-employés et dépendant d’emplois occasionnels, partiels et précaires qui ne leur permettent pas de tirer pleinement parti de leurs compétences », déplore-t-elle. Or, la création d’opportunités d’emploi pour la jeunesse devrait entraîner une croissance inclusive et transformer l’essor démographique du continent en un dividende économique. « L’opportunité considérable que représentent les transitions démographiques observées dans d’autres régions souligne l’urgence du défi de l’emploi en Afrique subsaharienne », explique Nicholas Wooley, économiste à la Banque mondiale, qui a contribué au rapport. Selon lui, « pour relever ce défi, il est nécessaire de développer un écosystème facilitant le développement du secteur privé et la croissance des entreprises, ainsi que le développement de compétences qui répondent à la demande des entreprises », poursuit-il.

LA NéCeSSIté De LA mISe eN œUvRe D’UNe INDUStRIe mANUFACtURIèRe

Entretemps, le développement d’une industrie manufacturière à forte intensité de main d’œuvre semble manquer en Afrique, ce qui limite davantage les effets en matière de création d’emploi indirect dans les services de soutien et le commerce international. Ceci s’expliquerait notamment par le manque de capital, qui continue à entraver la transformation structurelle nécessaire à la création d’emplois de qualité. Alors que la région représente 12 % de la population active mondiale, l’Afrique subsaharienne ne possède que 2 % du stock de capital mondial. Cela implique que les habitants d’Afrique subsaharienne ne disposent pas d’autant d’actifs leur permettant d’être aussi productifs que dans d’autres régions.

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