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Un besoin de financement annuel d’environ 331 milliards de dollars pour les PME africaines

Selon les organisations internationales, certaines d’entre elles peinent à accéder aux financements indispensables à cause de l’offre limitée qui leur est proposée.

Les Petites et moyennes entreprises (PME) en Afrique sont confrontées à un besoin financier annuel d’environ 331 milliards de Dollars, selon les données du groupe de la Banque mondiale. Le soutien aux PME revêt un enjeu stratégique pour toute la communauté internationale du développement. Et pour cause : les TPE-PME génèrent une grande partie du PIB de ces pays et présentent un fort potentiel d’emploi pour les jeunes. En Afrique par exemple, elles représentent 90% des entreprises, concentrent 60% des emplois du secteur formel et contribuent à hauteur de 40% du PIB.

Malgré leur fort potentiel, elles rencontrent des difficultés. « Beaucoup de PME peinent à accéder aux financements indispensables à leur croissance et ce malgré la prise de conscience de leur rôle économique clé par les gouvernements et les organisations internationales de développement », reconnaît Jonathan Lange, Consultant senior à la Banque africaine de développement (BAD). Dans un article publié sur le site de Proparco, filiale du Groupe AFD, il fait savoir que « dans la plupart des pays développés, l’accès au financement constitue une évidence. Il en va tout autrement en Afrique où, pour le plus grand nombre, celui ci est très limité. Là où des solutions de prêts à long terme existent, elles sont souvent réservées aux principaux clients des banques, à des taux élevés et le plus souvent en devises fortes, évitant ainsi au prêteur le risque de change en monnaie locale. Pour financer leur immobilier ou leurs équipements, les PME ne trouvent donc que rarement un crédit dont la maturité correspond à la vie économique de l’investissement. Elles doivent par conséquent recourir à des financements à court terme, dont les mensualités beaucoup plus élevées (souvent intenables) créent des problèmes de trésorerie ».

Si les EMF, ou les banques sont souvent critiqués pour le durcissement des conditions d’accès au crédit, ceux-ci invoquent l’évaluation du risque d’insolvabilité souvent élevé chez de nombreuses PME africaines, alors que la gestion des contentieux commerciaux peut s’avérer lourde. « La première appréciation qu’à une banque du risque d’une PME concerne tout ce qui a trait à la gouvernance, la moralité du promoteur, l’organisation de l’entreprise, le respect des engagements, l’information financière, … Si tout cela est bien structuré, il n’y a pas de raison que la banque n’accorde pas le crédit », explique un patron d’une banque sur la plateforme de Tribune d’Afrique.

Au regard de contraintes auxquelles font face les PME, celles-ci ont souvent recours à d’autres moyens. Selon l’Ocde, « l’autofinancement et les associations informelles d’épargne et de crédit – les tontines restent les sources de financement principales », des PME sur le continent africain. Mais de l’avis de plusieurs acteurs, ces types de financement interviennent beaucoup plus dans la phase de lancement des petites entreprises. Lorsqu’elles évoluent et deviennent capables de fournir des garanties, 20% (petites tailles) à 40% (grandes tailles) des entreprises ont tendance à recourir au crédit bancaire, notamment pour leurs besoins en fonds de roulement. Dans une étude publiée à la veille de l’apparition de la Covid-19 en janvier 2020, l’Association des sociétés africaines de capital-investissement et de capital-risque (Avca) montraient qu’en dépit de la forte appétence pour tout ce qui tourne autour de la Tech, une tendance des grands fonds à regarder avec intérêt des domaines comme l’industrie ou la consommation. Ce qui pourrait donner des idées aux entreprises du continent pour chercher à se positionner de manière à être attractive pour les investisseurs. Toutefois, Me Silva attire l’attention : « Le levée de fonds en equity requiert un temps de préparation conséquent qui suppose pour la PME : la mise à jour de son site internet, parce que la visibilité sur les réseaux est importante ; l’identification des experts en vue de l’accompagnement et du conseil juridique et la rédaction d’un pitch convaincant. Puis, intervient la valorisation qui est extrêmement importante puisqu’une PME n’étant pas une société du CAC 40 ne va pas chercher des montants énormissimes à des sociétés cotées en bourse, et ces montants sont fonction du business plan, lequel doit être en accord avec l’activité de l’entreprise ».

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