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La stratégie du Gicam pour intéresser les banques

Elle a été explorée le 9 mars 2023 à Yaoundé lors de la 5ème édition du programme pro meet-up, initiative de son Centre pour le développement des PME.

Amener les banques a s’intéresser au financement du secteur des industries créatives et culturelles, présenté par les acteurs, les économistes et les pouvoirs publics comme porteur. Telle est la visée principale du programme pro meet-up du Centre pour le développement de la PME (petite et moyenne entreprise) du Gicam dont la 5ème édition s’est tenue le 9 mars 2023, au siège de la représentation Afrique centrale de l’Unesco. Elle a été axée sur le thème :« Développement de l’industrie culturelle : intérêt et opportunité pour le secteur privé ».

Les échanges entre les différents participants venant du public, du privé et même des organisations internationales, il ressort que la définition claire du statut de l’artiste est l’un des préalables fondamentaux à l’essor d’une véritable industrie culturelle, ouvrant ainsi la voie aux financements bancaires. Pour ce faire, le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) et l’Unesco ont signé le 7 mars 2023 à Yaoundé, un mémorandum d’entente à cet effet. « Le secteur occupe une place importante dans la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30). C’est dans ce contexte que le Gicam s’est associé avec l’Unesco pour explorer les voies et moyens nécessaires à l’accompagnement des artistes. Notre objectif est la structuration desdites entreprises, les mettre en lumière de telle sorte que les banques et les grandes structures s’y intéressent », a indiqué Narcisse Chassem, représentant régional du patronat pour le Centre.

Une initiative saluée par les acteurs du secteur qui espèrent une meilleure prise en compte de leurs activités par les établissements de crédit. Franck Ndema, promoteur culturel camerounais en a fait la triste expérience. « Tant que l’artiste n’a aucun statut, il ne peut avoir accès aux financements bancaires. J’ai eu un financement assez important pour une œuvre produite par moi. Conformément aux exigences de la Beac, il fallait justifier ledit montant. Lorsque je me suis présenté à mon gestionnaire de compte comme producteur comme l’indiquait ma carte nationale d’identité (CNI), il m’a demandé c’est quoi un producteur ? », narre-t-il. Pourtant, selon le patronat, le secteur des industries créatives et culturelles est susceptible de contribuer à la création de la richesse et des emplois tout en valorisant la culture nationale à l’international.

Au niveau mondial, il représente 3,7% du produit intérieur brut (PIB) tout en créant des millions d’emplois alors qu’au Cameroun, le potentiel énorme dont dispose le pays, n’est pas suffisamment exploité. Selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), sa contribution au PIB national est de moins de 1%. Et même en termes d’emplois, il ne joue pas encore véritablement son rôle. Nous sommes engagés dans une dynamique de transformation structurelle.

QueLQueS APPuIS deS bANQueS

Entretemps, certaines banques à l’instar d’Afriland First Bank soutiennent à leur manière le secteur comme l’a relevé Mme Ekot, représentante du Sipca, une structure qui promeut les œuvres d’art locaux. Selon elle, le peintre camerounais Gaspard Goman a bénéficié du soutien de la First Bank pour la réalisation de sa fresque. En outre, Paul K. Fokam, fondateur du groupe Afriland est présenté comme l’un des grands collectionneurs des œuvres d’art tout comme Francis Nana, promoteur du Tagidor hôtel de Bangou et des laboratoires Biopharma pour ne citer que ceux-là. Mais, Dodé Houehounha, responsable du secteur culturel à la représentation Afrique centrale de l’Unesco, pense que le modèle de financement axé sur les subventions a montré ses limites aujourd’hui. Il propose au secteur la rentabilité comme attrait des banques. « On ne peut continuer à donner si on ne s’assure pas d’une certaine rentabilité. C’est cette rentabilité là qui va permettre aux artistes de vivre de leur art », explique-t-il. En outre, la responsabilité sociale des entreprises est une autre piste de financement à explorer au-delà des mécanismes de financement non bancaires comme le crowdfunding selon lui. « Il y’a plusieurs alternatives que nous souhaitons explorer avec le Gicam. Le secteur culturel n’est pas que du divertissement, mais peut constituer une économie. Si on le structure, il est susceptible d’attirer des investissements », conclut-il. Dans cette quête de l’attrait des banques, la digitalisation est un levier à actionner. D’après les experts du numérique, il permettra non seulement aux artistes de mieux se faire connaître et de mieux se vendre. Le nombre de vues sur les plateformes digitales peut attirer des investisseurs en quête de visibilité, tout en fournissant des revenus conséquents aux producteurs.

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