Cette instance conseil du principal mouvement patronal du Cameroun s’est exprimée sur le sujet lors de sa session du 25 mai 2023 à Douala.
«Surseoir immédiatement toute activité sur le traité de fusion entre le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) et Entreprises du Cameroun (Ecam) ». Telle est la principale recommandation du Comité des sages de la principale organisation patronale du pays contenue dans un procès verbal signé par Richard Howe, son président.
Au cours de ses travaux du 25 mai 2023 à Douala, cette instance de conseil du Gicam dit avoir constaté « des erreurs de forme et de fond » dans le traité de fusion sus évoqué signé le 5 avril dernier par les présidents des deux mouvements à savoir Célestin Tawamba et Protais Ayangma Amang et qui ne cesse de faire jaser. Les sages du Gicam dénoncent des « informations incomplètes » au sujet de cette initiative ainsi que « la saisine tardive » de leur comité à cet effet. En revanche, ils recommandent qu’un cabinet compétent réassure les membres de cette organisation sur le bien-fondé de cette fusion. Pour éviter « la mort programmée du Gicam » comme le craint Emmanuel Wafo, président de la Commission économie et développement de l’entreprise dans une communication publiée par la presse y compris LFA, les sages conseillent à l’équipe dirigeante actuelle à « inviter Ecam à s’abonner au Gicam et lui proposer un siège institutionnel au Conseil d’administration ».
ecAm Au SecourS Du préSiDeNt Du GicAm
De son côté, Protais Ayangma, le président d’Ecam a réagi au tollé que suscite cette fusion actée qu’il considère comme « quelque chose d’assez rare dans notre écosystème culturel et économique ». Dans une tribune publiée la semaine dernière, il explique le bien-fondé de cette initiative bénéfique pour les micros, petites et moyennes entreprises (Mpme) selon lui. Grâce à cette fusion, il va être mis en place un dispositif d’accompagnement et de financement de ces entreprises basé sur l’approche filière. Pour ce faire, « une étroite collaboration avec les grandes entreprises réunies au sein du Gicam s’avère nécessaire », écrit-il. De son avis, les Mpme qui constituent la colonne vertébrale du système de production des biens et services, sont de fait, le principal facteur de stabilité de l’économie en cas de crise. Ceci du fait « de leur taille réduite et de leur capacité d’adaptation plus rapide et plus efficace que celle des grandes entreprises ». En outre, elles sont pourvoyeuses d’emplois et participent largement à la part du produit intérieur brut (PIB).
LeS miSSioNS Du comité DeS SAGeS Du GicAm
Chargé de veiller au respect des valeurs et principes du Gicam et apporter des conseils et des éclairages au Conseil d’administration de cette organisation selon ses statuts, le Conseil des sages est composé d’anciens présidents et vice-présidents du patronat. Ont pris part aux travaux, outre le président ci-dessus cité, Olivier Behle, fondateur du cabinet conseil éponyme, Henri Fosso, responsable de l’entreprise Fimex International et André Siaka, patron de la structure de bâtiments et travaux publics (BTP) dénommée « Roud’Af ». Étaient représentés à ces assises, Roger Mbayen, l’ancien boss de la Cameroon shipping lines (Camship) et Armel François, ex dirigeant des Plantations du Haut-Penja (PHP). Entretemps, Paul K. Fokam, patron du groupe Afriland et Louis Yinda, l’ex-directeur général de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) n’étaient pas présents aux travaux. Sont désormais attendues les décisions du Conseil d’administration et de l’Assemblée générale du Gicam prévues respectivement le 30 mai et le 2 juin 2023.
Créé en 1957, le Gicam revendique 1000 adhérents, dont 27 associations professionnelles. Selon ses données, ses membres génèrent 75% du chiffre d’affaires des entreprises modernes, contribuent à 74% aux recettes fiscales de l’État et comptent près de 200000 employés. De son côté, Ecam a été créée en 2009 et compte environ 400 membres.
