Il va falloir dépenser plus cher pour se nourrir dans le monde. C’est en substance ce que révèle l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à travers la publication le 2 septembre 2021, de son dernier Indice des prix des produits alimentaires. L’outil qui mesure chaque mois la variation mensuelle des cours internationaux d’un panier de produits alimentaires de base, s’est en effet établi en moyenne en août 2021, à 127,4 points, soit 3,9 points (3,1%) de plus qu’en juillet. La situation est d’autant plus préoccupante dans la mesure où, entre juillet 2020 et juillet 2021, les prix de ces principaux produits alimentaires ont connu une hausse significative de 31,5 points donc 32,9% en valeur relative. Et selon la FAO, « le rebond de l’Indice en août, après deux mois consécutifs de baisse, s’explique principalement par la forte hausse des sous-indices du sucre, des huiles végétales et des céréales ».

Contrainte d’importer des quantités importantes d’aliments pour nourrir sa population, l’Afrique sera plus que toute autre région affectée par cette hausse, puisque le continent devra payer plus pour l’achat de ces produits de base, à l’instar du riz qui est par exemple la plus importante source d’énergie alimentaire en Afrique de l’Ouest et la troisième plus importante pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne, mais aussi le blé qui rentre dans la fabrication du pain sans oublier le maïs, le sorgho les produits laitiers ou encore le sucre.

Concernant spécifiquement le groupe des céréales, son indice FAO des prix a affiché une valeur moyenne de 129,8 points en août, représentant ainsi une hausse de 4,3 points, soit 3,4% de plus qu’au mois de juillet, et un niveau supérieur de 30,8 points (31,1%) à celui d’août 2020. En détail, les prix mondiaux du blé ont augmenté en août de 11,1 points, soit 8,8% par rapport au mois dernier, ceux de l’orge, de 10,9 points, soit 9%. A l’inverse, on peut toutefois saluer une baisse des cours internationaux du maïs et du sorgho respectivement de 0,9% et 2,5% ainsi que du riz « sous l’effet des efforts menés pour promouvoir les ventes à l’étranger », apprend-on.

L’autre produit alimentaire ayant connu une hausse significative des prix est le sucre. Son indice FAO a affiché une valeur moyenne de 120,1 points en août, en hausse de 10,5 points, soit 9,6 en valeur relative par rapport à juillet. « Il s’agit de la cinquième augmentation mensuelle consécutive de l’Indice et de son niveau le plus haut depuis février 2017. Cette flambée des cours internationaux du sucre fait suite à des craintes au sujet des dégâts du gel sur les cultures au Brésil, le premier exportateur mondial de sucre, à quoi s’ajoutent les effets négatifs d’un temps sec qui persiste », précise l’instance onusienne. Et tout comme le sucre et les céréales, les huiles végétales (huile de palme, huile de colza, huile de tournesol) ont elles aussi connu une hausse des prix de l’ordre de 6,7% en l’espace d’un mois. Puisque leur indice s’est établi en moyenne à 165,7 points, soit un rebond de 10,3 points. Idem pour la viande qui a vu son indice des prix s’établir en moyenne à 112,5 points en août, en légère hausse par rapport à juillet, portant ledit indice à 20,3 points, soit 22% de plus que son niveau enregistré l’année dernière, à la même période.

Il faut néanmoins noter que tout n’est pas complètement sombre en matière de prix des aliments dans le monde. C’est le cas des produits laitiers dont l’indice s’est établi en moyenne à 116 points en août dernier, en légère baisse par rapport à juillet, notamment du fait de la faiblesse persistante de la demande mondiale à l’importation sur le marché.