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Les effets de la corruption sur les finances des Etats

Dans une publication du 13 juin 2023, Ousmane Diagana, vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour l’Afrique du Centre et de l’Ouest, propose des astuces pour en venir à bout.

«Pour réussir à relever les défis de notre époque, la corruption est le fléau que nous ne pouvons pas esquiver ». Tel est le diagnostic fait par Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique centrale et de l’Ouest. Dans une tribune du 13 juin 2023, il présente les effets néfastes de ce fléau sur l’économie et les finances des Etats. Selon lui, il vient davantage mettre à néant les efforts des Etats déjà confrontés aux multiples crises à l’instar du changement climatique, des conflits armés, l’inflation, la dette non sans omettre le difficile rétablissement en cours d’une pandémie de la Covid-19 qui perdure. « Nos efforts pour relever ces défis semblent semés d’embûches. Pour les pays en développement, aux ressources souvent limitées mais très sollicitées, la confluence des crises sera particulièrement difficile à gérer », prévient-il.

Selon lui, « la corruption est un problème fondamental pour le développement ». Car, « elle nuit le plus aux pauvres et aux personnes vulnérables, augmentant les coûts et réduisant l’accès aux services de base, et même de la justice », déplore-t-il. Aussi, elle exacerbe les inégalités et réduit les investissements privés au détriment des marchés, des opportunités d’emploi et des économies. Plus encore, le phénomène compromet la réponse aux situations d‘urgence, « entraînant des souffrances inutiles, et la mort dans le pire des cas ». Si elle n’est pas combattue, « la corruption peut saper la confiance que les citoyens accordent à leurs dirigeants et à leurs institutions, créant des tensions sociales et augmentant dans certains contextes, le risque de fragilité, de conflit et de violence », a-t-il alerté.

Les visAges de LA corrUption

Se manifestant sous de multiples facettes, allant des dessous-de-table jusqu’au détournement à grande échelle des ressources publiques, ce fléau n’épargne aucun pays de la planète, dit-il. Pire encore, « avec les progrès technologiques, elle devient de plus en plus un défi transnational sans respect des frontières, car l’argent circule désormais plus facilement à l’intérieur et à l’extérieur des pays, dissimulant des gains illicites », explique le haut cadre de la Banque mondiale.

des pistes de soLUtion

En dépit de sa dangerosité, des pistes de solution existent tout de même. Pour y parvenir, cela nécessite « une action déterminée et délibérée ». Pour le groupe de la Banque mondiale, la lutte contre la corruption est une priorité absolue et un engagement de longue date dans son travail opérationnel. Cet engagement se traduit par le soutien que nous apportons aux pays dans la mise en place d’institutions transparentes, inclusives et responsables, mais aussi par des initiatives qui vont au-delà des pays pour inclure les centres financiers. Il s’agit de « s’attaquer plus ouvertement aux politiques de corruption, et exploiter les nouvelles technologies pour comprendre, prévenir et traiter la corruption », lance Ousmane Diagana.

Le renForcement de LA bonne goUvernAnce

En Afrique de l’Ouest et du Centre, l’une de nos priorités stratégiques de l’institution financière internationale consiste à mettre l’accent sur la bonne gouvernance, la responsabilité et la transparence pour réduire la corruption. « Nous reconnaissons que la transparence dans les affaires publiques et la responsabilité des hauts fonctionnaires sont fondamentales pour la confiance des citoyens dans leur gouvernement et pour la fourniture de services publics efficaces. Travailler à la reconstruction et au renforcement de la confiance entre les citoyens et l’État, en particulier dans les pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence, soit la moitié des pays de cette région, est essentiel », soutient-elle. Dans toute l’Afrique, la Banque mondiale aide les pays à relever ces défis. Les investissements récents au Congo, au Ghana et au Maroc, par exemple, soutiendront les réformes de la gouvernance institutionnelle pour améliorer la performance et la transparence dans la prestation des services. A cela devrait s’ajouter l’approfondissement des réformes de la gestion fiscale et une plus grande transparence des marchés publics.

En outre, cet engagement se traduit également par des mécanismes solides au sein de l’institution destinés à renforcer l’intégrité de nos opérations. « La Vice-présidence indépendante chargée de l’intégrité (INT) s’emploie à détecter, dissuader et prévenir la fraude et la corruption impliquant nos financements », indique le vice-président de l’institution. Au cours des deux dernières décennies, la Banque mondiale a sanctionné plus de 1 100 entreprises et individus, leur imposant souvent des interdictions qui les rendent inéligibles à participer aux projets et opérations qu’elle finance. D’autre part, elle a appliqué plus de 640 interdictions croisées avec d’autres banques multilatérales de développement, afin d’empêcher que la corruption n’entache les projets de développement partout dans le monde. Cependant, elle dit rester vigilante face aux risques persistants de fraude et de corruption.

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