Il me semble que le premier point à mettre en relief est celui de la libre circulation. Le grand acquis de la Cédéao, depuis sa création, a vraiment été de permettre les déplacements sans autorisation ou nécessité de visa entre les pays membres. Et, il s’agit à la fois à titre individuel, mais pour les acteurs économiques, parce que sont aussi impliquées des questions de droit de douane. C’est un point fondamental, et c’est sans doute sur celui-là que les trois États auront le plus besoin de trouver des stratégies de pédagogie, d’explication. Parce que sur le plan politique, je pense que leurs opinions publiques auront plutôt tendance à soutenir cette décision de retrait. En revanche, lorsqu’elles en mesureront les conséquences économiques, ou à titre individuel, quand leur possibilité de se déplacer dans un espace qui est extrêmement intégré, il pourrait y avoir une plus grande contestation. Donc, je pense qu’il faut vraiment s’apercevoir qu’on est face, à mon avis, à un bouleversement majeur de fond d’un point de vue institutionnel et géostratégique.