Je crois que c’est une option qui n’exclut pas le maintien dans l’Uemoa parce que, dans cette période de crise que vit le Sahel, le gros problème, ce n’est pas l’Uemoa, c’est le comportement de la Bceao qui a gelé tous les comptes du trésor nigérien, et c’est ça la pierre d’achoppement. Donc il n’y a pas de raisons objectives de quitter l’Uemoa. Il y en a quelques-unes qui incitent les autorités des trois États, encore une fois solidaires et coordonnés, à trouver une autre relation avec la Bceao, qui leur donne une autonomie. Ce qu’ils veulent, c’est retrouver leurs comptes du trésor fluides et sans possibles blocages de la part de la Banque centrale.
Dixit
Babacar Gueye, Pr de droit constitutionnel à l’université Cheikh-Anta-Diop et président du Collectif des organisations de la société civile pour les élections, sur le report des élections présidentielles par le président Macky Sall, In RFI.
C’est une décision qui ne repose sur aucune base juridique valable, d’ailleurs, il n’invoque que l’article 42 de la Constitution qui fait de lui le garant du bon fonctionnement des institutions. Or, il se trouve que nous ne sommes pas en crise institutionnelle en ce moment. Les institutions fonctionnent bien, la justice fonctionne bien, le Conseil constitutionnel rend ses décisions, l’Assemblée nationale a créé une commission d’enquête parlementaire pour enquêter sur des cas de corruption supposés… Eh bien, cela démontre que finalement les institutions de la République fonctionnent correctement. Donc il n’y avait pas lieu de prendre une décision visant à reporter une élection - et ce n’est même pas « reporter », à stopper un processus électoral en cours,
Amadou Ba, Premier ministre du Sénégal et candidat à la présidentielle du 25 février, sur la suppression du Franc CFA, In RFI.
Je pense qu’il y a eu des changements quand même depuis deux ans. Il y a toujours une garantie française, mais le compte d’opérations n’existe plus. Maintenant, des évolutions sont attendues. Nous avons intérêt, en tout cas nous, pays africains membres de l’Uemoa, à rester ensemble. Moi, je suis un partisan de l’intégration. Il faut qu’ensemble, on puisse continuer à avoir notre propre monnaie, une monnaie commune. Je pense que cela est extrêmement important. Et de même, dans le cas de la Cédéao, le projet en cours qu’on ait, pour les pays membres de la Cédéao, une monnaie commune, on a eu des acquis indéniables liés à la stabilité. Maintenant, une coopération, elle est toujours revisitée et adaptée à la
Niagalé Bagayoko, docteure en Science politique et présidente de l’African Security Sector Network(ASSN), sur le retrait du Niger, Mali et du Burkina de la Cedeao, In RFI.
Il me semble que le premier point à mettre en relief est celui de la libre circulation. Le grand acquis de la Cédéao, depuis sa création, a vraiment été de permettre les déplacements sans autorisation ou nécessité de visa entre les pays membres. Et, il s'agit à la fois à titre individuel, mais pour les acteurs économiques, parce que sont aussi impliquées des questions de droit de douane. C’est un point fondamental, et c'est sans doute sur celui-là que les trois États auront le plus besoin de trouver des stratégies de pédagogie, d'explication. Parce que sur le plan politique, je pense que leurs opinions publiques auront plutôt tendance à soutenir cette décision de retrait. En revanche, lorsqu'elles en mesureront les
Alexandre Barro Chambrier, président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), sur sa nomination au poste de Vice-premier ministre en charge du Plan et de la prospective à la faveur du remaniement ministériel du 15 janvier 2024, In RFI.
J’ai pu voir l’importance des réalisations. Nous étions déjà partie prenante au niveau parlementaire. C’est la suite logique. Nous sommes au gouvernement pour apporter notre expertise. L’orientation qui est donnée par le président va dans le bon sens. Nous sommes en train de rattraper le temps perdu. Évidemment, il faut du temps, nous avons 20 mois pour atteindre les objectifs qui ont été assignés. J’ai déjà eu le privilège de servir le pays. La question qui se pose, c’est d’être en capacité de contribuer à remettre le Gabon en ordre de marche. Je suis un homme libre, attaché à la liberté de penser. Ce qui me guide est précédé par la nécessité d’apporter des solutions à notre pays.
Sergio Pimenta, Vice président de la SFI pour l’Afrique, sur le climat des affaires, In Investir au Cameroun
Il est en effet important que le gouvernement écoute le secteur privé avant de prendre des décisions. C’est pour cela que depuis un bon nombre d’années, à l’IFC, nous soutenons le dialogue public-privé dans bon nombre de pays. Nous avons soutenu le Cameroun Business Forum pendant un certain nombre d’années. Aujourd’hui, je pense qu’il est important d’examiner ce qui a été fait afin de voir si c’est adapté ou non aux réalités d’aujourd’hui. Au Cameroun, les entreprises du secteur privé ont aujourd’hui accès à des technologies qu’elles n’avaient pas dans le passé et à des marchés qui sont différents. Le monde a changé. Et c’est important de voir comment renouveler ce dialogue. Il est important de le maintenir sous un
Louis Paul Motaze, ministre des Finances sur Ies mesures fiscalo-douaniéres contenues dans la loi des finances 2024, In discours de lancement budget à Maroua.
En 2024, les mesures fiscalo-douanières visent à faciliter l’acquisition des équipements destinés à l’élevage, à la pêche et à la pisciculture ainsi que l’amélioration du dispositif de promotion de l’eau potable et des énergies solaires et éoliennes. Une autre mesure significative destinée à encourager les producteurs locaux est la soumission à des droits de taxe importants de certains biens importés dont l’offre locale est abondante, avec pour objectif de décourager les importateurs et les acteurs et ainsi favoriser la consommation des produits locaux. Pour l’exercice 2024, cette mesure vise les meubles en plastique, en bois ou en métal, les huiles raffinées, le cacao, les produits à base de céréales, le riz parfumé et précuit, les poissons de luxe etc… Il
Patrice Talon, président du Benin, sur l’expansion de la religion Vodun dans le monde, In Ecofin.
Malheureusement, l’expansion des religions du livre, notamment du christianisme et de l’islam, a tellement dépeint la religion Vodun en noir que les Africains ont abandonné ce qui relève de leur propre identité, de leur histoire, de leur patrimoine, au profit des religions importées, ce qui n’est pas un drame parce que le monde est dynamique. La communauté humaine bouge beaucoup. Elle change de pratiques, de culture et adopte d’autres modes de pensées et d’existence. Mais, au plan communautaire, ce qui relève de l’identité doit pouvoir être préservé d’une certaine manière. Et ça, c’est utile pour que les communautés, dans le concert des nations et dans la compétition mondiale, puissent s’exprimer avec tout leur plein potentiel… Le Vodun a été victime,
Kako Nubukpo, économiste togolais, sur l’eau où l’air, des ressources qui devraient être partagées, In Jeune Afrique.
L’eau est le commun le plus souvent cité, mais on pourrait y ajouter la « capabilité » (concept du prix Nobel d’économie Amartya Sen) de manger. D’autant que l’humanité produit bien plus d’aliments que nécessaire à ses 8 milliards d’individus – pour peu que les plus riches consomment un peu moins de viande –, mais partagent difficilement avec les plus pauvres qui ne peuvent les acheter (près de 1 milliard en continu depuis des décennies, aux trois quarts paradoxalement des paysans). La « capabilité » à se nourrir soi-même, comme extension de ce droit à se nourrir tout court, serait même un commun plus pertinent. Dans le monde dans lequel nous vivons, nous devons absolument penser l’action collective pour faire
Remadji Hoinathy, chercheur à I’lSS (International security studies) basé à N’Djamena sur la nomination de Succès Masra au poste de Premier ministre du Tchad, In RFI.
La facilitation de Félix Tshisekedi a permis au minimum aux deux parties de recommencer à discuter, donc possibilité pour les Transformateurs de rentrer, avec un engagement de contribuer pacifiquement au débat politique. Et depuis ce retour, je pense qu’il y avait une certaine accalmie qui rendait possibles les discussions en vue éventuellement d’une nomination comme Premier ministre. Lisant un peu le contexte politique, je me dis certainement que pour les Transformateurs, accéder à ce poste représenterait une possibilité pour eux de se pré- parer aux échéances à venir, en termes de prendre aussi place - comme les autres partis qui ont été dans la transition - au sein de la machine politique, au sein de l’administration publique, et entrer dans